Terres ancestrales : Les Innus haussent le ton envers IOC

Par Fanny Lévesque 1 août 2014
Temps de lecture :

La récente entente conclue entre les Innus du Labrador et la Compagnie minière IOC a fait sortir de leurs gonds les chefs des communautés québécoises d’Uashat mak Mani-Utenam (Sept-Îles) et Matimekush-Lac-John (Schefferville), qui tentent depuis quatre ans d’en venir à un accord avec la société minière pour la «réparation des dommages causés» sur leurs terres ancestrales.

Les deux communautés affirment avoir pourtant démontré une «ouverture à trouver des solutions» à leur conflit avec IOC, en vain. «Nous sommes extrêmement déçus», a déploré le chef d’Innu Takuaikan Uashat mak Mani-Utenam (ITUM), Mike McKenzie. «On ne peut pas y croire qu’après quatre ans, nous n’avons même pas d’entente de principe, quand on pense que ça fait des années qu’on se fait empiéter sur notre territoire», a-t-il lancé.

La bande et celle de Schefferville ont déposé en mars 2013 une poursuite réclamant 900 millions $ à minière, devant la Cour supérieure du Québec. La requête vise à arrêter les projets d’IOC tant au Québec, qu’au Labrador, en plus de fournir une compensation pour les travaux exécutés depuis des décennies. «C’est notre territoire et non celui des Innus du Labrador», affirme M. McKenzie, qui s’explique mal pourquoi la minière ne s’est pas d’abord entendue avec eux.

Selon les chefs, IOC ne pourra prétendre que l’entente survenue avec les Innus du Labrador règle «la question des droits ancestraux des Innus sur ce territoire».

«Un travail de longue haleine»
La Compagnie minière IOC n’a pas l’intention de débattre de la question sur la place publique. Néanmoins, la minière s’est dite fière du travail accompli avec les Innus du Labrador. «Ç’a été un travail de longue haleine», explique le porte-parole, Michel Leclerc. Selon les informations fournies par la société, l’accord comporterait des opportunités d’affaires, des emplois et de la formation.

En parallèle, IOC dit continuer les discussions avec les bandes de Uashat mak Mani-Utenam et Matimekush-Lac-John via une table de travail. «C’est difficile d’en parler en raison de la poursuite en cours contre IOC», ajoute M. Leclerc. «Mais on espère en venir à une entente raisonnable pour les parties.» Selon la minière, les procédures judiciaires ralentiraient également le processus de négociations.

(Photo: courtoisie – Compagnie minière IOC)