Accès au quai multiusager : Québec donne un ultimatum de 30 jours à Cliffs

Par Fanny Lévesque 27 juin 2014
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La minière Cliffs Natural Resources dispose de 30 jours pour proposer un «règlement satisfaisant» pour permettre le désenclavement de la Pointe-Noire et donner accès au quai multiusager, dont la construction s’achève. Québec a donné cet ultimatum à la société américaine pour dénouer «rapidement» l’impasse qui l’oppose au Port de Sept-Îles.

«Nous avons formellement demandé à l’entreprise de déposer d’ici les trente prochains jours, une proposition de règlement satisfaisante», a fait valoir dans un communiqué le ministre de l’Économie, Jacques Daoust, qui n’était pas disponible pour accorder une entrevue, vendredi. Plus tôt en journée, le ministre Daoust et ses collègues Robert Poëti et Jean D’Amours ont rencontré les représentants de la minière à Montréal.

Québec se fait d’ailleurs pressant à l’endroit de Cliffs en expliquant que «d’autres moyens pourront être utilisés par le gouvernement afin de régler le dossier» si la proposition de la minière ne convient pas. Aucune négociation n’est prévue après la réception de leur offre, assure même l’attachée de presse du ministre, Melissa Turgeon. «Ce règlement est une priorité pour nous», a martelé M. Daoust.

Québec n’exclut pas non plus la possibilité d’acquérir les terrains de la minière, convoités par le Port de Sept-Îles, si les parties demeurent incapables de s’entendre. Cinq sociétés qui mirent des projets miniers majeurs dans le Nord-du-Québec et au Labrador ont payé la moitié du quai, auquel elles n’ont toujours aucune garantie d’accès.

La minière confiante
Cliffs Natural Resources s’est dite confiante que le «gouvernement ne laissera pas cet enjeu d’accès compromettre nos propres opérations», a mentionné la porte-parole, Arlène Beaudin. La minière ressort par ailleurs satisfaite des discussions avec Québec et prévoit «travailler activement» dans le dossier.

De son côté, le Port de Sept-Îles s’est exprimé «heureux» de la décision du gouvernement. «On voulait qu’il [le gouvernement] agisse avec fermeté et c’est ce qu’il fait», a indiqué le président du conseil d’administration, Carol Soucy.

Urgence
Les négociations entre le Port de Sept-Îles et la minière américaine étaient au point mort depuis déjà un bon moment. La situation devenait de plus en plus préoccupante pour le développement économique de Sept-Îles, mais aussi de tout le Québec puisque le nouveau quai pourrait bien devenir l’une des pierres angulaires du Plan Nord plus des libéraux.

«Ce que je vois de positif, c’est que le gouvernement ne regarde pas le bateau passer et qu’il a pris acte de toute l’urgence du problème», a indiqué le maire de Sept-Îles, Réjean Porlier, qui a tenté de rapprocher les parties ce printemps.

Le son de cloche est semblable du côté de Développement économique Sept-Îles. «C’est une très bonne nouvelle», s’est réjoui le directeur des communications, Russel Tremblay. «Le gouvernement a compris que la situation était critique pour le développement.»

En parallèle, l’Office des transports du Canada examine une autre requête du Port de Sept-Îles, qui réclame que Cliffs rende accessible à d’autres utilisateurs, des portions de ses chemins de fer, toujours dans le secteur de Pointe-Noire, nécessaires pour le transport du minerai jusqu’au quai multiusager.

(Photo : archives – Le Nord-Côtier)

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