Sept-Îles : L’accès au transport devient la clé du développement

29 mai 2014
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Un règlement rapide entre le Port de Sept-Îles et Cliffs Natural Resources est grandement espéré par les intervenants du milieu économique. Le litige qui oppose les deux parties, concernant l’accès au quai multiusager, met en suspens de nombreux projets de développement sur le territoire et crée de l’incertitude chez les investisseurs. Cette situation menace l’économie de Sept-Îles, mais aussi celle du Québec en entier, selon Développement économique Sept-Îles (DÉSI).

Le gouvernement de Philippe Couillard a récemment mandaté le ministre Jacques Daoust pour régler le conflit, ce qui a permis au milieu économique de souffler un peu, à Sept-Îles. Bien que les actions du nouveau gouvernement soient rassurantes, le temps presse plus que jamais. «S’il n’est pas minuit moins une, ce n’est pas loin de ça. Il faut que ça se règle», a laissé entendre Russel Tremblay, porte-parole de Développement économique Sept-Îles.

Dans ce contexte, il serait extrêmement difficile de développer, car toutes les minières doivent être le plus près possibles du port. Ce sont cinq joueurs miniers qui ont payé la moitié du quai de 220 millions $ et ils n’y ont toujours pas accès. «Ils ont construit le quai multiusager pour ça. Ne pas y avoir accès crée de l’incertitude et ça, ce n’est pas bon pour le potentiel de faisabilité et de rentabilité des projets», a indiqué M. Tremblay.

Pour contourner la situation, certaines minières ont dû prendre des ententes temporaires avec d’autres compagnies. Cette avenue engendre évidemment des coûts supplémentaires. «C’est rendu un dossier qui doit être réglé par l’État, on parle de l’avenir économique du Québec. Il faut que ça avance», a martelé Russel Tremblay.

Optimiser le chemin de fer
En vue du Plan Nord plus, la question de la capacité du transport ferroviaire entre le nord et les installations portuaires de Sept-Îles revient dans les cartons. «Si on veut vraiment un développement des ressources du nord, il faudra régler cette question», a souligné Russel Tremblay. Selon plusieurs experts, la capacité du chemin de fer de QNS&L serait d’environ 80 millions de tonnes.

Pour l’heure, il serait impossible de faire passer un autre chemin de fer via la rivière Moisie, en raison notamment des normes environnementales. «C’est clair que si un projet comme Adriana se passe, il va falloir regarder comment on va transporter le minerai, parce qu’à lui seul, il va handicaper la capacité de QNS&L», a-t-il ajouté. Une des alternatives à un troisième chemin de fer pourrait être un ferroduc, une sorte de pipe-line qui transporte du fer liquéfié. «Ça diminuerait de beaucoup les frais. L’entretien est très minime», a fait valoir le porte-parole de DÉSI.

Dans les airs
Les coûts importants du transport de passager par avion représentent aussi une barrière non négligeable à l’attraction de main-d’œuvre. «Pour une famille, sortir de Sept-Îles par avion, c’est totalement impensable», a-t-il dit. Des prix plus accessibles pourraient devenir un argument de taille, pour que les gens aient moins peur de venir s’établir à Sept-Îles et ainsi combattre le «fly in fly out».

Certaines entreprises proposent même des billets d’avion comme avantage pour attirer des travailleurs au sein de leur organisation. «Tu diminues la perception du «trop loin» en offrant la possibilité de prendre l’avion pour Montréal quatre, ou cinq fois par année», a-t-il expliqué. La région deviendrait aussi plus facilement atteignable pour les touristes.

«Selon des données de l’aéroport, il y a quand même 250 000 passagers par année qui passent par là, c’est le troisième plus gros aéroport au Québec, ce n’est pas rien. Est-ce qu’il y a moyen de dire qu’on va rentabiliser davantage», a avancé Russel Tremblay. Développement économique Sept-Îles aimerait inclure le gouvernement comme médiateur dans le dossier, afin que diverses solutions soient identifiées, pour faire en sorte que le prix des billets soit réduit.

Pour DÉSI, il est impératif de parvenir à réduire le coût du billet d’avion vers Sept-Îles, pour faciliter l’embauche de la main-d’œuvre de l’extérieur. (Photo : archives – Le Nord-Côtier)

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