Port-Cartier : Le transport des ressources est le nerf de la guerre

29 mai 2014
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Tournoi de la Minganie

Port-Cartier rêve depuis longtemps d’un quai multifonctionnel avec un débarcadère qui viendrait accommoder les entreprises de la région et plus d’en attirer d’autres. En ce sens, la Corporation de développement économique de Port-Cartier fonde beaucoup d’espoir en la Stratégie maritime du gouvernement Couillard, qui reste encore à définir.

Pour Bernard Gauthier, le commissaire industriel de Port-Cartier, la mise en place d’une infrastructure maritime fonctionnelle ouvrirait la porte à un développement beaucoup plus large, ça ne fait aucun doute. Un quai multifonctionnel avec une rampe «roll on, roll off», qui permettrait la circulation de camions de marchandises apparaît comme un incontournable, avec la route 138 qui compte bien des tronçons désuets.

«On a toujours la problématique de notre chemin qui n’est pas aux normes. Le tronçon entre Baie-Comeau et Port-Cartier, je vous mets au défi de trouver un tronçon comme ça au Québec, c’est assez impressionnant», a illustré M. Gauthier.

Pour les investisseurs étrangers, l’éloignement de la région est une variante non négligeable. «On est sur une presqu’île. Quand on parle à des Américains, ou des Européens, c’est toujours ce que l’on nous dit : comment je fais pour sortir mon matériel de chez vous», a-t-il rapporté. Il faut, plus que jamais, trouver des solutions au transport pour convaincre des compagnies étrangères de venir concrétiser leurs investissements sur le territoire.

«La Côte-Nord, on est les plus éloignés du marché nord-américain, présentement dans l’est. On ne peut pas être plus loin que ça», a constaté M. Gauthier.

Le fleuve : un allié
La solution pour contrer cet éloignement passe par le fleuve, aux yeux du commissaire. Port-Cartier espère d’ailleurs être entendue dans le cadre de l’élaboration de la stratégie maritime du gouvernement libéral. Le concept pourrait venir faciliter l’obtention de l’infrastructure multifonctionnelle tant désirée. «Ça fait 15 ans qu’on en parle. On a un projet d’entre 35 et 40 millions de dollars, le quai et le débarcadère, c’est ce que nous avons besoin à court terme», a-t-il souligné.

Il est question d’une étape inévitable pour rendre compétitifs les industriels, comme Arbec, qui envoie une partie de sa production aux États-Unis. «C’est toujours la même problématique, sortir le matériel et le rapprocher le plus possible des grands centres», a réitéré le commissaire.

Les plus petites entreprises sont les plus touchées. «Les grands industriels sont capables de payer une prime, mais les manufacturiers d’une trentaine de jobs, les moyens de transport pour rentrer et sortir le matériel, ça devient un facteur très important à considérer pour eux.»

Patienter
Depuis 2008, le capitaine Russel Blais travaille sur un ambitieux projet de traversier, qui relirait Matane à la Côte-Nord. L’idée en serait toujours au stade des discussions, entre le promoteur et les compagnies de la région. «Ils sont à voir si le coût fait du sens au niveau économique», a fait savoir Bernard Gauthier, qui voit le projet comme un potentiel désenclavement de la Côte-Nord.

Pour ce qui est de la route 138, il faudra de la patience. Bernard Gauthier se rappelle des trois projets annoncés par le ministre des Transports de l’époque, Norman MacMillan, en 2010. Plus de 20 millions de dollars pour améliorer le tronçon critique reliant Baie-Comeau et Port-Cartier. Quatre ans plus tard, le contournement du village de Pentecôte est en cours et les deux autres projets sont toujours en attente.

Port-Cartier espère compter sur un quai multifonctionnel pour attirer de nouveaux joueurs industriels dans leur coin. (Photo : courtoisie – Port de Sept-Îles)