Moratoire sur l’embauche de travailleurs étrangers: Peu d’impacts dans les restos de Sept-Îles

Par Fanny Lévesque 30 avril 2014
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Le moratoire imposé par Ottawa sur le Programme des travailleurs étrangers temporaires dans les services de restauration rapide n’entraînerait que des effets bien limités à Sept-Îles, selon le milieu économique, qui est d’avis que le ralentissement des derniers mois a permis à la ville et ses commerçants de souffler un peu.

«Disons que les besoins sont moins pressants», a affirmé la présidente de la Chambre de commerce de Sept-Îles, Manon Langlois. «Je ne pense pas que les restaurants seront impactés de façon très significative dans le contexte où il y a beaucoup moins de pression qu’avant.» C’est que l’engouement lié au déploiement du Plan Nord en 2011 avait créé à l’époque une forte pression dans le secteur des services.

Plusieurs commerces peinaient à combler leurs besoins de main-d’œuvre et les offres d’emploi foisonnaient dans les journaux locaux. Des restaurateurs avaient même fermé leurs portes parce qu’ils brûlaient la chandelle par les deux bouts. La chaîne McDonald’s avait été la première à faire appel à des travailleurs immigrants, en 2012.

«Je ne pense pas qu’on parlera de fermetures de restaurants avec ce moratoire, mais de réduction des heures d’ouverture, peut-être», a fait valoir le président de Développement économique Sept-Îles, Luc Dion, qui souligne que les restaurants visés par le programme opèrent habituellement 24 heures sur 24. Il y a moins d’un an, le restaurant A&W de Sept-Îles a lui aussi eu recours à de la main-d’œuvre étrangère en embauchant huit Philippins, ce qui lui a permis de prolonger ses heures de services.

Les franchisés des restaurants McDonald’s et A&W de Sept-Îles ont transféré nos demandes d’entrevue à leur maison-mère respective, qui n’avait toujours pas répondu à nos questions, mardi.

La semaine dernière, le ministre fédéral de l’Emploi et du Développement social, Jason Kenney, a imposé un moratoire sur le controversé programme d’embauche après avoir été informé de «graves allégations concernant une utilisation abusive» du programme par certains restaurateurs. Selon Radio-Canada, trois franchises de McDonald’s dans l’Ouest canadien font l’objet d’une enquête.

(Photo: Le Nord-Côtier)

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