Départ à la retraite: Le milieu communautaire perd l’un de ses alliés

Par Éditions Nordiques 22 avril 2014
Temps de lecture :

Actif depuis plus de 25 ans au Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de Sept-Îles à titre d’organisateur communautaire, Yvon Saint-Hilaire prendra sa retraite le 29 mai. Durant ses années de service, il a contribué à la fondation et à la restructuration de plusieurs organismes communautaires. Dans l’ensemble du Québec, il est également reconnu comme un acteur important dans le dossier de la réalité masculine.

«J’ai toujours cru en l’importance d’un plan d’action. C’est ce qui permet d’évaluer les actions menées. Je constate qu’aujourd’hui la plupart des coordonnateurs d’organismes communautaires sont mieux formés qu’auparavant sur la Côte-Nord. Toute organisation a besoin d’une structure, car il y a des exigences à rencontrer», soutient l’organisateur communautaire du CSSS de Sept-Îles.

Par sa fonction, Yvon Saint-Hilaire avait pour mandat d’analyser les besoins de la communauté et d’évaluer les services en place. Tout au long de sa carrière, il a soutenu de nombreuses initiatives provenant du milieu et a agi comme médiateur dans de nombreux conflits. En étant en contact étroit avec les organismes communautaires, il s’est assuré d’éviter le dédoublement des services.

Parmi ses réalisations, ce pilier du milieu communautaire s’est impliqué à la fondation de la Friperie Le Cintre, du Comptoir alimentaire de Sept-Îles, du Répit Richelieu et de Transit Sept-Îles. Il a siégé sur de nombreuses tables de concertation régionales, dont celles sur la réalité masculine et la santé mentale.

«Beaucoup d’organismes communautaires étaient parfois réticents au changement. Ils n’arrivaient pas à recruter de nouveaux bénévoles ou administrateurs pour en assurer leur survie. Nous avons eu à jeter de nouvelles bases, car ce milieu était auparavant sous le couvert de la charité chrétienne», affirme-t-il.

Une expertise reconnue
Au fil des ans, Yvon Saint-Hilaire a constaté d’importantes lacunes dans les services offerts aux hommes. C’est ce qui l’a amené à développer une expertise dans le domaine de la réalité masculine. «Je suis parti d’une réalité. Mon travail a été de documenter la problématique. J’ai utilisé des statistiques pour appuyer mes propos. J’ai donné de nombreuses conférences sur le sujet dans l’ensemble du Québec. La Table nord-côtière de concertation sur les réalités masculines étant devenue un point de référence.»

«Au départ, on a beaucoup ri de moi. Je trouvais illogique qu’on indique groupe pour hommes violents, alors qu’on ne le faisait pas pour les femmes. (…) On croyait à tort que l’homme était invincible. On le percevait comme toxique et l’on ne voulait pas lui venir en aide. Heureusement, les choses ont changé aujourd’hui», a précisé celui qui a collaboré à la mise sur pied de l’organisme, Hommes Sept-Ils qui offre un service d’aide aux hommes traversant une période difficile.

«Il a eu une influence, une importance des plus capitales pour la naissance d’Hommes Sept-Ils, pour le support et le développement de notre organisme. Les mots me manquent pour souligner son apport», déclare le coordonnateur de l’organisme, Edmond Michaud. «C’est un dossier récent. On est parti de loin pour trouver de l’information. Il fallait aussi faire reconnaître ce dossier de la sphère politique. Sans lui, cette cause n’aurait pas rayonné autant dans l’ensemble du Québec.»

Grâce à cette expertise, Yvon Saint-Hilaire a été appelé à siéger sur un comité de travail en matière de prévention et d’aide aux hommes, ce qui a mené au dépôt d’un rapport sur le sujet. «M. Saint-Hilaire incarne parfaitement le rôle d’organisateur communautaire. Il est parti des besoins d’une communauté et a réussi à mobiliser de nombreux partenaires avec une approche globale plutôt axée sur la santé et le bien-être», souligne le coordonnateur du dossier de la santé et du bien-être des hommes au ministère de la Santé et des Services sociaux, Michel Lavallée.

À la fin mai, Yvon Saint-Hilaire quittera définitivement la région pour retourner s’installer à Québec. Un endroit où il entend profiter pleinement de sa retraite, en compagnie de ses proches et amis. Une chose est certaine, il gardera un souvenir intarissable de sa vie professionnelle à Sept-Îles. Il entend y revenir, à l’occasion pour se ressourcer.

(Photo : Le Nord-Côtier)

Partager cet article