Enfant autiste: Une maman voit son quotidien bouleversé

Par Éditions Nordiques 10 avril 2014
Temps de lecture :

Pour plusieurs, la joie d’avoir un enfant et de le serrer dans ses bras est un cadeau du ciel inestimable. Pour d’autres parents, la réalité est parfois différente puisque ce bonheur s’accompagne de nombreuses obligations, dont celle d’adopter une routine pour éviter les crises de panique. C’est ce que vit Geneviève Martin, la maman de Raphaël, un jeune garçon de deux ans atteint d’un trouble du spectre de l’autisme.

«Très tôt, j’ai senti que Raphaël avait de la difficulté à être en contact avec les autres. À la garderie, il allait même jusqu’à piquer d’importantes crises. Pour avoir un diagnostic médical, nous avons dû recourir au privé. Nous avons fait affaire avec le Centre de psychologie du Mont-Saint-Hilaire. À 19 mois, nous avons su qu’il souffrait d’autisme, même si l’on s’en doutait déjà», soutient Geneviève Martin qui a choisi d’être travailleuse autonome, en raison des obligations qui incombent à son rôle de mère d’un enfant autiste.

Depuis sa naissance, Raphaël a beaucoup de difficultés à composer avec la fin d’une activité, ce qui occasionne de vives crises de panique. Par ses intérêts restreints, il interagit beaucoup plus difficilement avec d’autres enfants, et même avec des adultes. Très souvent, il lui arrive de répéter un même mouvement ou un son à de multiples reprises pendant plusieurs heures. En raison de son autisme, il n’aime pas être touché, ce qui vient compliquer l’exécution de certaines tâches quotidiennes comme l’habiller pour une sortie. Ses parents doivent donc s’armer de patience.

Une vigilance constante
Très isolé des autres, Raphaël n’a pas conscience de ce qui l’entoure, ce qui l’amène parfois à adopter des comportements dangereux. Pour ses parents, c’est une situation qui exige d’être constamment en état d’alerte. «Raphaël ne sent pas la douleur. Il n’a pas conscience du danger, précise-t-elle. Il présente également certaines difficultés motrices. Par exemple, il se met très souvent en hyperextension. Ça peut faire peur à certains. Il peut aussi continuer à voir un objet, même lorsqu’il n’y est pas.»

Pour plusieurs, ce jeune garçon de deux ans semble tout à fait normal, ce qui engendre une certaine banalisation de la situation vécue par ses parents d’un enfant autiste. Coincés dans une routine, ils se retrouvent grandement isolés, car leur vie sociale devient plus compliquée.

Un peu d’espoir
En raison du très jeune âge de Raphaël, il est impossible d’indiquer à quel niveau il souffre d’autisme. Pour l’instant, tout porte à croire que ce jeune garçon pourra très bien s’adapter à l’entrée à l’école, même si ceci risque de nécessiter un suivi et un accompagnement plus personnalisé. Des services qui sont très difficiles à obtenir en région et même ailleurs.

Auprès de l’Association nord-côtière de l’autisme et des troubles envahissants du développement, dont elle est membre du conseil d’administration, la jeune mère a reçu beaucoup de soutien et surtout de l’écoute, ce qui l’a grandement aidé à passer au travers certaines épreuves. Elle a aussi eu accès à de la documentation sur le sujet. Un organisme envers lequel elle est très reconnaissante.

Geneviève Martin et son fils Raphaël, un jeune garçon de deux ans atteint d’un trouble du spectre de l’autisme. (Photo : courtoisie)

Partager cet article