Mine Arnaud : Le maire demande au gouvernement d’intervenir

18 mars 2014
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Depuis le dépôt du rapport du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement, la pression se fait ressentir plus que jamais sur le conseil municipal et au sein de la population septilienne. Le maire, Réjean Porlier, somme le gouvernement de se montrer clair sur ce qu’il entend faire, afin de rassurer tout le monde.

Les gens étaient présents en grand nombre à la première séance du conseil municipal de Sept-Îles, qui a suivi le dépôt du rapport du BAPE, sur le projet de Mine Arnaud. Plusieurs élus s’étaient alors prononcés sur la question.

Depuis, la tension est bien présente à travers la population et le climat est devenu «malsain», selon Réjean Porlier. «C’est là, je dirais que ça a levé d’un ton. Je souhaitais plutôt qu’on se garde un pas de recul et qu’on laisse la chance au promoteur de faire son travail», a-t-il affirmé.

En se positionnant, le conseil à ramener l’attention sur lui, plutôt que sur le gouvernement, croit le maire. Il précise toutefois qu’il respecte la décision de ceux qui ont choisi de se prononcer. «On ne bâillonne personne ici», a-t-il dit. Pour sa part, Réjean Porlier se défend d’être «foncièrement contre» Mine Arnaud. «Je suis contre dans la mesure où en plus, le rapport du BAPE vient dire que c’est inacceptable. Il faut qu’il y ait du travail de fait dans ce sens-là.»

Plan de match demandé
M. Porlier réclame que pour calmer le jeu, le gouvernement fasse part de ses intentions. «Qu’on remette la pression à la bonne place et ce n’est pas sur le conseil de ville. La balle est dans le camp du promoteur. Le gouvernement, moi, j’aimerais qu’il nous dise où il s’en va», a-t-il indiqué. «S’il disait : c’est ça qu’on va faire, on va le faire correctement, ça enlèverait la pression sur tout le monde», a ajouté M. Porlier.

Il soutient que plusieurs sont inquiets de la suite des choses. «Il y a des gens, de ce que j’entends, qui ont peur que ça se passe un petit peu en vase clos. Pis qu’à un moment donné, ça aille de l’avant et que les recommandations n’aient pas été suivies.»

Avec les élections, le maire est conscient que sa demande ne risque pas se réaliser dans l’immédiat. «C’est un peu malheureux, j’aurais souhaité qu’ils se prononcent avant, mais j’espère qu’ils ne tarderont pas à le faire après le 7 avril, nous dire, c’est quoi leur plan de match.»

Situation économique
Bien qu’il se dise conscient du ralentissement économique qui s’abat actuellement sur Sept-Îles, Réjean Porlier refuse de voir Mine Arnaud comme la seule solution. «Y’a pas juste ça dans vie, Mine Arnaud. Si c’est pour arriver, ça va arriver et on va l’accompagner, mais arrêtons de dire qu’il y a juste ça, parce que ce n’est pas vrai», clame-t-il.

L’élu rappelle que le projet d’Alderon avance bien, alors que le déboisement pourrait être entamé ce printemps, qu’il a offert à Cliffs de l’accompagnement dans le but de trouver un éventuel investisseur, qu’il a fait des représentations pour le gaz naturel et qu’il accompagne Alouette pour l’obtention de tarif énergétique juste. «Ça, personne n’en parle, naturellement. On nous a présenté Mine Arnaud comme une bouée de sauvetage à tout ce qui se passait à Sept-Îles, depuis deux ans», a-t-il lancé.

Le maire souhaite que les faits soient mis de l’avant et que l’aspect émotionnel ne prenne pas le dessus dans le dossier. «Revenons un peu plus à la surface, avec ce que nous avons devant nous autres : un projet jugé inacceptable, un promoteur qui a à faire ses devoirs et un gouvernement qui va avoir à se positionner et ce n’est pas le conseil de ville, aujourd’hui, qui va changer ça.»

(Photo: archives)

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