Lettre ouverte du maire: Rodrigue Vigneault et Donald Bherer se défendent

Par Fanny Lévesque 6 mars 2014
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Le président de la Commission scolaire du Fer et le directeur général du Cégep de Sept-Îles ont tour à tour réagi à la lettre ouverte du maire Réjean Porlier, qui s’est dit choqué de la prise de position conjointe des établissements d’enseignement dans une publicité parue dans Le Nord-Côtier au sujet du projet de Mine Arnaud. Rodrigue Vigneault et Donald Bherer martèlent que leur démarche est «légitime», et en lien avec leur «mission respective.»

Rodrigue Vigneault et Donald Bherer ont envoyé à la presse des lettres ouvertes pour répondre à celle du maire Porlier, qui leur reprochait en début de semaine, «d’avoir impliqué leur organisation dans un discours où le mépris tient le haut du pavé.» Le maire expliquait qu’à son avis «l’éducation, fer de lance de notre civilisation, doit être l’espace privilégié de la pluralité des opinions et des débats nécessaires aux assises d’une société progressiste.»

Pour le président de la Commission scolaire du Fer, «bien au contraire, nous sommes conscients de nos responsabilités et nous allons continuer de représenter nos organisations sur la place publique.» Rodrigue Vigneault soutient que leur position a été prise sur la base «que nous avons à former et éduquer des jeunes et des adultes soit en formation générale, soit en formation menant vers un métier ou une profession.»

M. Vigneault va même plus loin en rappelant qu’il représente près de 1000 employés salariés et que «s’il n’y a plus de vision de développement et plus de besoin de formation, alors il n’y aurait plus de besoin pour tous ces employés. Il nous semble que l’équation est assez facile à faire», lance-t-il.

Pas à n’importe quel prix

Dans sa lettre, le maire soutient que messieurs Bherer et Vigneault s’en remettent depuis le début «aux vrais experts et chaque fois que ceux-ci vous déboutent, vous replongez dans le débat tête première évoquant comme justification, le traditionnel «pas à n’importe quel prix!» Pour M. Vigneault, il est clair que «jamais nous n’avons voulu marchander quoi que ce soit dans notre démarche, nous croyons aussi au développement environnemental harmonieux (…) en aucun temps, nous avons véhiculé que cela devait se faire à tout prix.»

Le directeur du Cégep quant à lui dit constater dans la réaction du maire «une charge émotive qui nous apparaît déplacée et que nous déplorons.» L’organisation explique d’ailleurs qu’elle ne commentera pas les «qualificatifs malheureux qu’il emploie.»  Néanmoins, M. Bherer soulève trois interrogations (voir lettre complète) pour lesquelles les réponses du Cégep «seront toujours claires.»

«Nous représentons des établissements autonomes qui ont une mission et un fonctionnement définis par l’État dans une loi et nous ne dérogerons pas à nos responsabilités lorsque sont en cause les emplois futurs de nos étudiants, ceux actuels de notre personnel et l’avenir de la région que nous desservons», peut-on lire dans la «mise au point» du Cégep.

Le maire réagit

Joint au téléphone, le maire de Sept-Îles explique qu’il a rédigé sa lettre intitulée «Un peu de retenue SVP!» parce qu’il s’est senti interpellé par la publicité des établissements d’enseignement. «Le rapport n’a pas été pris en diagonal», assure-t-il. «Dans ma position de maire, à moins qu’il y ait un vaste consensus citoyen, je me vois mal, moi qui ai demandé un référendum, dire, je suis pour ou contre. Il faut que je m’assure qu’on ait toutes les réponses à nos questions et qu’on soit en mesure de faire un choix éclairé. Au moment où on se parle, il reste encore des étapes à venir», a-t-il ajouté.

 

Photo : La publicité parue dans Le Nord-Côtier, à l’origine de la lettre ouverte du maire de Sept-Îles.

 

Lettre du maire de Sept-Îles, Réjean Porlier.

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Lettre du président de la Commission scolaire du Fer, Rodrigue Vigneault.

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Lettre du directeur général du Cégep de Sept-Îles, Donald Bherer. 

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