L’industrie minière devra revoir ses stratégies

Par Fanny Lévesque 13 février 2014
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Les récentes décisions prises par Cliffs Natural Resources s’inscrivent dans le nouveau modèle d’affaires que les grandes minières du monde devront bientôt appliquer, selon le conseiller financier chez Deloitte, Michel K. Landry. Invité de la Chambre de commerce au lendemain de l’annonce de la suspension des activités de la mine Scully, M. Landry a dressé le portrait des défis auxquels les joueurs miniers auront à faire face à l’avenir.

Comme on le sait, l’industrie du fer est cyclique. «Historiquement, les minières étaient réactives, elles prenaient des décisions drastiques et attendaient que ça remonte», explique le conseiller financier. «Mais, elles doivent maintenant changer. Il va y avoir une refonte dans le processus de gestions des investissements. On va y aller par projet et non en prenant l’ensemble d’une société.»

Et c’est exactement ce que Cliffs a fait selon lui en laissant aller les activités de Scully. «Les actionnaires veulent que chaque dollar qui sera investi le soit dans un projet rentable, parce qu’on a de plus en plus difficilement accès aux ressources financières», ajoute-t-il. «Cliffs a annoncé une fermeture temporaire pour protéger son capital.»

À son avis, cette tendance sera de plus en plus observée sur la scène mondiale. Les minières chercheront à améliorer leur rendement, à innover. Des projets plus marginaux pourraient être abandonnés, des changements au sein de la haute direction ou encore des conseils d’administration seraient aussi à prévoir.

«On espère que les sociétés minières vont développer des systèmes pour prendre de meilleures décisions pour ne pas que des fermetures comme celle de Cliffs arrivent encore», affirme M. Landry.

Perspectives
Pour l’heure, les experts entrevoient des perspectives encourageantes pour l’industrie à long terme. «Reste à voir quand est le long terme, souligne-t-il. «Certains parlent de la fin 2014, d’autres 2016.» M. Landry rappelle que la croissance de la Chine, la reprise des États-Unis et l’émergence de pays comme l’Inde permettent d’entrevoir des jours meilleurs pour le fer. «Il ne faut pas lancer un message catastrophique au contraire, pendant que c’est tranquille, il faut voir comment on peut s’améliorer.»

Pour les membres de la Chambre de commerce à qui il s’adressait, Michel K. Landry suggère de développer des relations solides avec la grande industrie. «Les entreprises dépendent souvent d’un ou deux gros clients, comme les minières», souligne-t-il. «Il faut des modèles de communication efficace pour qu’elles puissent avec son fournisseur, échanger de meilleures informations sur la planification. Pour ne pas être réactifs, mais pour mieux planifier.»

L’associé, conseiller financier et leader national de l’initiative Équation Nord chez Deloitte, Michel K. Landry, était l’invité de la Chambre de commerce de Sept-Îles, le 12 février. (Photo : Le Nord-Côtier)

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