Invitation à la communauté d’affaires: Adoptez un artiste!

Par Fanny Lévesque 13 février 2014
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Vous avez un espace libre au sein de votre entreprise? Un entrepôt, une salle ou une pièce qui n’est pas utilisée à pleine capacité? Pourquoi ne pas accueillir un artiste chez vous ? C’est du moins l’idée que lance l’artiste multidisciplinaire, Johanne Roussy. Étant l’une des rares à disposer de son propre atelier, elle peut témoigner de l’importance pour un artiste de posséder un endroit où il pourra laisser libre cours à son imagination.

Johanne Roussy connait bien sa chance. Depuis quelques années, elle loue à faible coût l’ancienne église du village de Moisie, qu’elle a pu transformer en l’Atelier de la 8e île. À son avis, un bassin d’artistes de la région serait à la recherche d’espaces pour créer. Elle propose donc un maillage entre le milieu culturel et celui économique. «Pourquoi les entrepreneurs qui le souhaitent n’offriraient pas des espaces de création à des nos artistes?», suggère-t-elle.

«Nous n’avons pas besoin de grand-chose, quatre murs et du chauffage», ajoute-t-elle. Selon ce qu’elle entrevoit, les entrepreneurs pourraient louer des espaces qu’ils possèdent, mais qu’ils n’utilisent pas tout le temps à des créateurs, à un prix avantageux. «Un artiste a aussi une vie, il doit payer son loyer, sa bouffe comme tout le monde», explique-t-elle. «Comment peut-il se louer aussi un atelier à 1000, 1200 dollars par mois?»

Pour Johanne Roussy, une entreprise qui accepterait de participer offrirait littéralement du «capital temps» à l’artiste. «Le processus de création est une période pendant laquelle l’artiste est vulnérable. C’est long… monter une exposition peut prendre deux ou trois ans. Les artistes ont besoin d’un endroit pour par exemple assembler leurs pièces ou peindre. Pouvoir compter sur un lieu à eux sans se casser la tête avec l’aspect financier serait bénéfique pour la création», approfondit Mme Roussy.

Démarchage
Johanne Roussy et ses collègues de Panache Arts actuels, un regroupement d’artistes professionnels, a ouvert le dialogue avec la Ville de Sept-Îles et la Chambre de commerce pour faire valoir son projet. Selon elle, l’idée pourrait faire des petits et débouler sur une initiative plus globale et structurée. «Il faut que Sept-Îles aime ses créateurs», conclut-elle.

(Photo : archives)

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