«Shed à morue» : Un baptême contesté

11 février 2014
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À la surprise de plusieurs, le conseil municipal d’Havre-Saint-Pierre a officialisé «Shed à morue» comme étant le nom de la nouvelle salle de spectacle, et ce malgré les nombreuses contestations qu’a soulevées cette appellation, qui est encore loin de faire l’unanimité au sein de la communauté.

La création d’un comité de citoyens en défaveur de ce nom, le dépôt d’une pétition signée par 1 200 personnes et les réserves émises par la Société historique locale n’ont pas convaincu les élus de Havre-Saint-Pierre que l’appellation «Shed à morue» n’était pas appropriée pour la nouvelle salle de spectacle.

Lors de la dernière séance publique du conseil municipal, le nom a été officialisé par les élus, après plusieurs mois de discorde. «Nous voulions en discuter avant que ce soit fait, puis ce que l’on constate c’est que la municipalité a décidé de procéder avant même de nous consulter», a déploré au Journal le président de la Société historique de Havre-Saint-Pierre, Florent Boudreau.

Décision inattendue
Une réunion entre le conseil et la Société historique, où il était prévu de discuter du dossier, était pourtant planifiée pour le 18 février. «Je suis un peu sous le choc de cette nouvelle-là», a dit M. Boudreau, visiblement surpris par la décision hâtive des élus.

Le président de l’organisation s’explique mal pourquoi la Ville a choisi d’aller de l’avant avec le nom controversé, avant la tenue de leur rencontre. «Comme président, je me sens un peu non respecté dans la démarche. On s’attendait comme organisme à être consulté et nous ne l’avons pas été», a-t-il affirmé.

Le conseil d’administration de la Société historique doit se réunir cette semaine pour discuter des événements, mais déjà, le président remet en question la collaboration entre la municipalité et l’association. «Est-ce que ça vaut la peine de rencontrer la municipalité, si devant une décision importante, où ils devaient nous consulter, ils ne l’ont pas fait. Est-ce que ça augure la même chose pour d’autres dossiers?», a questionné M. Boudreau. Devant cette volte-face, le conseil d’administration devra trancher, à savoir si la rencontre 18 février avec les élus sera annulée, ou non.

Le pour et le contre
Le maire de Havre-Saint-Pierre soutient que le conseil a pris cette décision de façon unanime, après avoir analysé tous les éléments au dossier. «Oui, nous avons tenu compte de la pétition. Oui, nous avons tenu compte de plusieurs éléments, comme tout l’historique du projet, le travail qui avait été fait par le comité de la politique culturelle au départ, la position du conseil municipal d’avant 2013, les éléments des opposants… Nous avons tout évalué», a assuré Berchmans Boudreau.

Concernant la rencontre prévue avec la Société historique, le maire indique avoir essayé de la tenir avant de rendre la décision, plutôt que le 18 février. «Nous les avons informés, nous les avions mis à notre agenda de la semaine passée et finalement ils n’étaient pas disponibles à nous rencontrer», a-t-il défendu.

Actions citoyennes
Le comité de citoyens s’opposant au nom «Shed à morue» entend publier une lettre ouverte pour dénoncer l’appellation choisie. «Faire des lettres ouvertes et il y a des réunions publiques et les gens ne viennent pas…On réagira aux événements quand ils vont nous arriver, mais à un moment donné, il faut passer à autre chose dans ce dossier-là», a réagi Berchmans Boudreau.

Le groupe n’écarte pas non plus la possibilité de se tourner vers la députée de Duplessis, Lorraine Richard. «C’est un dossier municipal», a simplement rétorqué le maire de Havre-Saint-Pierre. «Ce n’était pas possible de répondre la même chose pour les oui et pour les non. Ce n’est pas possible de faire plaisir à tout le monde», a-t-il conclu.

(Photo : archives – Charlotte Cormier)

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