Mine Arnaud: Mise en place du comité consultatif et de suivi

Par Fanny Lévesque 31 janvier 2014
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Moisie

Le BAPE se servira des inquiétudes des organisations pour formuler des recommandations à la ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques.

Tel que promis dès le départ, Mine Arnaud annonce la mise sur pied du comité consultatif et de suivi (CCS), qui sera chargé d’assurer un lien en le promoteur minier et la population tout au long de l’exploitation de la mine d’apatite du canton Arnaud. La société prend ainsi les devants pour être fin prête si Québec donne son aval au projet évalué à 750 millions $.

Mine Arnaud qualifie ce prochain comité de «lien permanent» avec les membres de la communauté. «Il représente pour nous un outil essentiel pour la réalisation du projet et pour une bonne cohabitation entre notre entreprise et le milieu», a fait savoir la directrice des relations avec le milieu, Kateri C. Jourdain. «Il y a longtemps que nous en parlons et nous sommes très heureux de pouvoir dire que c’est maintenant le moment de lui donner vie.»

Bien que le promoteur n’ait pas encore reçu le feu vert de Québec, Mine Arnaud souhaite à tout le moins amorcer la création du comité. «Nous sommes réalistes, il y aura une période de rodage», explique Mme Jourdain. «Si nous avons un décret au courant de l’année, bien le comité sera rodé, représentatif du milieu et solide», ajoute-t-elle.

Mine Arnaud a envoyé une dizaine d’invitations à des organisations issues de différents milieux de Sept-Îles, comme la santé, l’économie et l’environnement. Le promoteur refuse de dévoiler pour l’instant le nom des invités n’ayant pas en main leurs réponses. Néanmoins, Mine Arnaud confirme que la Ville de Sept-Îles et le conseil Innu Takuaikan Uashat mak Mani-Utenam ont été approchés. Une fois le comité créé, les membres pourront déterminer du processus de sélection des deux citoyens qui le complèteront.

«De la poudre aux yeux»
Pour le Regroupement pour la sauvegarde de la grande Baie de Sept-Îles, le Comité de défense de l’air et l’eau et le Comité de citoyens du canton Arnaud, ce comité ne peut être pris au sérieux parce qu’aucun groupe «associé à une contestation sérieuse» n’a été invité. «Cela nous donne la perception qu’il ne sera pas indépendant et ne représentera pas une partie importante de la population», ont exprimé les groupes dans un communiqué. «Nous percevons que les gens choisis pensent comme Mine Arnaud.»

Selon eux, Mine Arnaud a l’obligation de créer ce genre de comité. «Ce type de comité préconisé par Mine Arnaud est un comité traditionnel. Il ne donnera probablement pas de résultats parce qu’il ne sera qu’une courroie de transmission de l’information entre la compagnie et le milieu», ajoutent-ils.

Selon le promoteur, les groupes citoyens auront le loisir de soumettre leur candidature pour siéger sur le CCS à titre de citoyens, au moment opportun.

Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement, qui a examiné le projet cet automne, a rendu son rapport au ministre du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs, Yves-François Blanchet, le 20 décembre. Ce dernier doit d’ailleurs le rendre public d’ici la fin février.

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