Koriass: Sortir des sentiers battus

Par Éditions Nordiques 30 janvier 2014
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Koriass est un artiste dont la réputation dépasse largement le milieu du hip-hop. Un rappeur qui se refuse à appliquer de manière stricte les règles établies pour ce genre musical, ce qui contribue à apporter une couleur particulière à son répertoire musical. Reconnu pour ses propos cinglants, l’auteur-compositeur-interprète se produira le 31 janvier à 20h au Centre des congrès de Sept-Îles dans le cadre des Oreilles dégourdies.

Actif depuis plus de dix ans dans le milieu du hip-hop au Québec, Koriass s’est beaucoup fait connaître grâce au web. C’est là un outil de promotion qu’il utilise abondamment depuis le début de son parcours musical. «J’ai commencé à diffuser sur le web. Internet m’a permis de me faire des contacts à Montréal, avance-t-il. C’est rendu un outil de promotion remarquable. Tout le monde a accès facilement à ce que tu diffuses. C’est un outil puissant.»

Jusqu’à maintenant, le rappeur a réussi l’exploit d’obtenir des nominations à des endroits où ses confrères se sont peu illustrés. On parle, entre autres, du prix de la Socan et du prix Félix-Leclerc. «J’étais super honoré. C’est rare que des rappeurs obtiennent une telle nomination. À plusieurs reprises, ça m’est arrivé de me retrouver dans des milieux où le hip-hop était peu présent. Ça me permet d’être en nomination avec des artistes que j’apprécie. J’aime défoncer des portes», a affirmé l’artiste qui s’intéresse à divers genres musicaux.

Renouveler le genre
Considérant les règles du hip-hop comme parfois trop rigides, ce maître des mots prend un malin plaisir à constamment les réinventer pour y apporter sa touche personnelle. Un fait qui lui permet de rejoindre un plus large public. «J’essaie d’y aller avec mes influences. Je n’écoute pas que du hip-hop. J’aime le métissage des genres. Mes textes sont très introspectifs. Il y a beaucoup d’autodérision, enchaîne-t-il. C’est quelque chose que l’on retrouve peu dans le hip-hop qui est souvent très masculin et orgueilleux. »

Comme il l’a fait auparavant, le rappeur s’amuse à mélanger de manière constante l’anglais et le français sur plusieurs des chansons de son plus récent disque, Rue des Saules, lancé en novembre 2013. «J’ai toujours mis du «franglais» dans mes textes. Ça me vient naturellement. Il y a beaucoup d’anglicismes dans mon langage. Je rappe comme je parle. Ça me permet d’être plus créatif. Je peux faire rimer des mots des deux langues ensemble», a lancé celui qui fait usage d’un échantillonnage de la chanson «Les étoiles filantes», un classique des Cowboys Fringants, sur Supernova.

Son spectacle
Accompagné de quatre musiciens, Koriass interprètera des chansons provenant de l’ensemble de son répertoire musical. «Je roule avec un live band. On est cinq sur scène. On apporte une couleur différente aux chansons. Il y a une certaine mise en scène», a indiqué le rappeur qui demeure convaincu qu’une telle formule peut plaire à des gens qui ne sont pas amateurs de hip-hop.

En première partie, le public pourra découvrir Bobby One, un ami et complice de longue date de Koriass qui a lui aussi lancé un album en novembre dernier, «Mon voilier». Un artiste qui est reconnu pour la qualité du contenu de ses textes et son côté engagé.

(Photo : Alexandre Champagne)

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