La CSN Côte-Nord ne chômera pas en 2014

Par Fanny Lévesque 17 janvier 2014
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Guidés par le président du Conseil central Côte-Nord-CSN, Guillaume Tremblay, les manifestants ont envahi la salle du conseil municipal de la Ville de Port-Cartier.

Sébastien Lebreux et Guillaume Tremblay, respectivement vice-président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs des services paratechniques, auxiliaires et de métiers de la santé et des services sociaux et président du Conseil central Côte-Nord de la CSN (à l’avant), sont entourés de Robert Bois, Ian Morel, Steve Heppel et Verna Jean, représentant des syndicats d’employés du réseau de la santé affiliés à la CSN.

En 2014, le Conseil central Côte-Nord de la CSN compte surveiller de près certains dossiers chauds pour la région. Les compressions en santé et services sociaux, la menace de fermeture de l’aluminerie Alcoa, l’embauche locale dans la construction ainsi que l’exploitation pétrolière et minière seront notamment à son agenda, a-t-il dévoilé en conférence de presse, mercredi dernier.

Par Julie-Andrée Verville

D’entrée de jeu, le président du Conseil central Côte-Nord de la CSN, Guillaume Tremblay, a mis l’accent sur la défense vigoureuse du syndicalisme que devrait faire l’organisation en 2014, année qui s’annonce mouvementée d’après lui en raison de certains projets de loi antisyndicaux, de la réforme de l’assurance-emploi et de la contestation des employeurs vis-à-vis la syndicalisation de leurs travailleurs.

«Ici, en ce qui nous concerne sur la Côte-Nord, il y a eu beaucoup de gestes antisyndicaux. Presque chaque fois qu’il y a une tentative de syndicalisation, l’employeur embauche un avocat et veut contester le processus. On ne voyait pas ça dans le passé. Il va falloir se battre contre le phénomène», a-t-il souligné.

Dossiers chauds en santé
Outre cette tangente qu’observe la CSN, d’autres points saillants seront dans la mire de l’organisation syndicale en 2014. «Ce sera une année cruciale», a lancé la vice-présidente, région Côte-Nord et Basse-Côte-Nord, de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS), affiliée à la CSN, Gisèle Charette, faisant notamment référence aux résultats de la fusion du Centre de santé et de services sociaux de la Manicouagan avec celui de la Haute-Côte-Nord.

«Est-ce vrai que ça va être une économie, y aura-t-il plus d’argent et plus de services à la population? […] Est-ce vrai qu’il y aura une diminution de la main-d’œuvre indépendante?», s’est questionnée Mme Charette, qui craint que la fusion n’ait pas les résultats escomptés.

Les compressions dans le secteur de la santé et des services sociaux et les déficits de certains établissements de la Côte-Nord font aussi partie des préoccupations du Conseil central et de la FSSS, qui s’inquiètent de l’impact sur la population, mais aussi sur les travailleurs.

Pérenniser les emplois
Parmi les grands dossiers que l’organisation syndicale ne souhaite pas remiser sur la tablette, notons celui de la possible fermeture de l’aluminerie Alcoa de Baie-Comeau dans le cas où l’entreprise ne parvient pas à s’entendre avec le gouvernement du Québec concernant les tarifs d’électricité de ses trois usines implantées dans la province.

«L’enjeu Alcoa, c’est un dossier sur lequel on veut plancher. On va continuer à travailler dessus parce que la menace est réelle. Baie-Comeau est à la croisée des chemins», a tenu à préciser M. Tremblay, qui insiste pour que la modernisation des installations de Baie-Comeau fasse partie des conditions de l’entente.

Misant sur la pérennité des emplois en région, la CSN travaille aussi à pallier le problème de la mobilité provinciale, qui fait en sorte que la main-d’œuvre locale n’est pas favorisée sur les chantiers de construction, et ce, aux dépens des travailleurs de l’extérieur.

«Avec les pertes d’emplois, plusieurs travailleurs sont chez eux, alors que ce sont les travailleurs de l’extérieur qui viennent œuvrer ici. On veut s’attaquer à ce problème», explique le président du Conseil central, qui mise sur des accords avec les grands donneurs d’ordre de la région, notamment les municipalités et Hydro-Québec, afin de favoriser les gens locaux.

Exploitation des ressources
Même si elle est en faveur de projets qui créent de l’emploi, la CSN n’est pas convaincue que l’exploitation de certaines ressources naturelles doit se faire à l’heure actuelle sans que la population ne soit réellement informée. Elle cite entre autres l’exploration et l’exploitation du pétrole du golfe du Saint-Laurent et de l’île d’Anticosti, craignant qu’il n’y ait pas suffisamment de retombées pour la région, ainsi que l’extraction d’apatite avec le projet de mine à ciel ouvert Arnaud, souhaitant une étude plus large au sujet de ses effets, sur l’air et sur l’eau.

Le président du Conseil central Côte-Nord de la CSN, Guillaume Tremblay, et la vice-présidente, région Côte-Nord et Basse-Côte-Nord, de la Fédération de la santé et des services sociaux, Gisèle Charette ont fait le point, mercredi dernier, sur les dossiers à surveiller en 2014 dans la région. (Photo : Le Manic)

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