L’étude toxicologique réalisée par la firme indépendante Sanexen conclut que le projet d’exploitation d’une mine d’apatite dans le canton Arnaud ne présente aucun risque significatif sur la santé humaine, ni même pour les résidents de la zone riveraine. Les habitants du parc Ferland, situé à moins de 5 kilomètres de la mine projetée, ne seraient pas non plus impactés par les risques toxicologiques du projet.
À la fin de l’été, dans la foulée des audiences publiques sur l’environnement, Mine Arnaud avait pris l’initiative de commander cette étude, même si les autorités n’en voyaient pas la nécessité. «Le but était de rassurer tout le monde», a fait valoir le directeur du projet, François Biron, qui a convoqué la semaine dernière, une quarantaine d’intervenants pour présenter les conclusions de l’évaluation.
Les résultats dévoilés découlent d’hypothèses «très prudentes», selon Sanexen. De façon plus précise, les émissions de particules (fine et totales), les métaux présents dans la roche (22 au total) et les gaz émis (dioxyde d’azote et dioxyde de souffre) ont été mesurés pendant des périodes d’exposition allant d’une heure à la durée de vie de la mine (28 ans). En tout cas, les risques sur la santé humaine sont négligeables, selon la coréalisatrice de l’étude, Marie-Odile Fouchécourt.
Sanexen écarte aussi les risques associés à la présence d’uranium dans la roche. La firme vient certifier par ailleurs que la silice cristalline n’est pas présente dans le gisement, contrairement à ce qu’avaient affirmé différents groupes pendant les audiences publiques.
Accueil mitigé
Le nouveau maire de Sept-Îles, qui s’est déjà opposé au projet minier dans sa forme actuelle, est satisfait de l’exercice mené par Mine Arnaud. Selon Réjean Porlier, les citoyens possèdent maintenant un outil supplémentaire pour s’informer, mais il préfère prendre connaissance de l’étude complète avant de se dire totalement rassuré.
De son côté, Citoyens pour Mine Arnaud salue la compétence des experts de Sanexen. «Ça nous rassure, a exprimé le porte-parole, Claude Harvey. Dans le cadre où on donnait un appui conditionnel, c’est une des conditions qui vient de confirmer qu’on avait raison d’appuyer le projet.»
Le Regroupement pour la sauvegarde de la grande baie de Sept-Îles a accueilli avec prudence les résultats de la firme Sanexen, qui a utilisé pour ses travaux l’étude d’impacts sur l’environnement, produite par Genivar. «La qualité de l’étude repose sur la qualité des données qui ont été prises», a martelé Louise Gagnon, qui est d’avis que certains paramètres avaient été sous-estimés à l’époque.
Plus tard en semaine, les groupes de citoyens ont émis un communiqué officiel dans lequel ils rappellent que la Santé publique favorisait l’utilisation des scénarios de modélisation proposés par Environnement Canada, qui était plus conservateurs. Au final, les comités sont d’avis que c’est à la population de décider si le projet Arnaud est acceptable ou non, «car il peut y avoir un risque à la santé humaine.»
La coalition Québec meilleure mine s’inquiète pour sa part que l’étude toxicologique s’appuie sur des données de base sous-estimées. L’organisme déplore également que plusieurs autres impacts sur la santé n’aient pas été considérés. «L’étude est beaucoup trop restreinte et ne tient pas du tout compte des autres impacts sur la santé liés à son projet, notamment le bruit, les dynamitages et la perte de la qualité de vie globale. De plus en plus d’études démontrent pourtant que tous ces impacts peuvent avoir un effet négatif sur la santé des populations», a déploré le porte-parole, Ugo Lapointe.
Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement, qui étudie le projet évalué à 750 millions $, doit émettre ses recommandations d’ici le 27 décembre.
Les expertes de la firme Sanexen, Agnès Renoux et Marie-Odile Fouchécourt. (Photo: Le Nord-Côtier)
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