La désinformation entourant le projet d’exploitation d’une mine à ciel ouvert d’apatite a assez duré, selon un groupe de gens d’affaires de Sept-Îles, qui s’affichent en faveur du projet de 750 millions $. À la suite d’une manifestation contre à la mine, à laquelle quelque 400 Septiliens ont participé samedi, dont des adolescents, il est grand temps pour les entrepreneurs de remettre les pendules à l’heure.
Rencontrés en marge d’une rencontre préparatoire en vue de la reprise des travaux du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), les sept représentants d’entreprises septiliennes en avaient long à dire sur le projet qui divise la population. «C’est une aberration de voir toute la mauvaise information qui circule», a lancé le directeur de l’exploitation chez Telus, Norbert Nadeau. «Ça n’a pas de bon sens, quand on pense que nos prédécesseurs ont marché dans les rues pour qu’on ait des jobs», a renchéri le directeur général d’Équipements Nordiques, Michel Lessard.
Santé économique
Pour les gens d’affaires, il est faux de croire que les entrepreneurs de Sept-Îles roulent sur l’or. «On ressent une baisse de nos activités de 20% depuis l’an passé», a confié M. Lessard. «La réalité que l’on vit, c’est que j’ai licencié une trentaine d’employés depuis les derniers mois. Avant de refuser l’assiette, peut-être qu’on devrait voir si on a bel et bien la bouche pleine», a témoigné le président-directeur général de Métal 7, Christian Michaud. «Économiquement, on est loin du portrait de 2011-2012», a rajouté M. Nadeau.
Pour les entrepreneurs, Sept-Îles doit saisir cette opportunité pour assurer un avenir viable à sa population.
«Si on veut pouvoir maintenir nos emplois, il faut penser à un projet d’avenir, comme celui-ci, a avancé le directeur de la succursale Lumen, Charles Séguin. Il faut préparer une relève, une diversification. Ce qui se passe du côté des opposants, c’est qu’on met de l’avant des arguments défendables ou non, sans proposer d’alternatives. Si on ne fait pas ce projet-là, alors on fait quoi?», a-t-il questionné. «Il faut créer de la richesse, a fait valoir président de Vitrerie Norcristal, Marc Pelletier. Ça nous prend du développement, si l’on veut une nouvelle piscine, un nouvel aréna et maintenir la gratuité de nos services.»
Impacts sur l’environnement
Les intervenants économiques sont d’avis que Mine Arnaud a largement fait ses devoirs en matière d’environnement. «Chapeau à Mine Arnaud, d’avoir fait preuve d’autant de transparence», a soutenu Marc Pelletier. Pour eux, l’exploitation d’une mine d’apatite s’apparente à celle d’une carrière et n’a rien avoir avec le cas de Malartic, où Osisko exploite une mine d’or. «Je ne comprends pas ce parallèle, d’abord la mine est à 8 kilomètres de la ville et non en plein cœur, a expliqué Norbert Nadeau. Et puis, c’est loin d’être le même procédé, on n’utilisera pas de produits chimiques dans notre cas.»
Les entrepreneurs se défendent néanmoins de n’avoir aucune préoccupation face au projet créateur de 330 emplois permanents. «Il faudra avoir un comité de suivi avec une réelle force», a affirmé le directeur général de la Caisse d’économie de Sept-Îles, Steeve Chapados. «Il va aussi falloir que ce que le promoteur nous a dit, qu’il l’applique. Nous avons aussi nos petites familles, et nous n’accepterons pas que notre santé soit mise en péril», a martelé le directeur général de Vitrerie Norcristal, Marc Dallaire.
Le groupe d’entrepreneurs prévoit participer à la deuxième partie des travaux du BAPE en déposant des mémoires exprimant leur position et leurs préoccupations.
PHOTO: Les gens d’affaires en faveur du projet de Mine Arnaud (devant) Christian Michaud, Charles Séguin, Marc Dallaire, Marc Pelletier (derrière) Michel Lessard, Norbert Nadeau et Steeve Chapados. (Photo : Le Nord-Côtier)
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