Raymond Neveu destitué : «Pas une question de gagner, mais une question de justice»

Par Fanny Lévesque 1 mai 2013
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Le policier Raymond Neveu, qui a été destitué par la Sûreté du Québec le 7 mars 2013, songe à porter la décision en appel. «Ça fait huit ans que je me bats, j’ai seulement dit la vérité et j’ai des preuves», a-t-il confié au Journal. Le policier, qui faisait l’objet d’une enquête interne pour avoir commis 11 manquements disciplinaires, s’est toujours dit victime de représailles pour avoir dénoncé en 2005, des irrégularités dans le fonctionnement du poste de la MRC de Sept-Rivières.

«Ce n’est pas une question de gagner, mais une question de justice, a lancé Raymond Neveu. J’ai fait ce que je devais faire, j’ai vu des erreurs de mes pairs et je me devais de les dénoncer.» Arrivé en poste à Sept-Îles en 2004, Raymond Neveu a produit un rapport qu’il a déposé en 2005, dans lequel il dénonçait plusieurs anomalies, notamment dans le contrôle de la salle d’exhibits.

La pression qu’il a dit ressentir à l’époque, à la suite du dépôt de son rapport, l’a forcé à prendre un congé maladie, qui s’est prolongé jusqu’en 2009. «J’ai fait un arrêt cardiaque, une dépression majeure et une paralysie partielle en 2007, se souvient-il. Ça fait huit ans que je subis de l’intimidation.» Il était suspendu avec solde depuis le début de l’enquête interne, en 2009. Au cours de cette même année, Raymond Neveu a été acquitté d’avoir proféré des menaces de mort à l’endroit de son supérieur.

Manque de discrétion
Le comité de discipline a pris la décision de destituer le policier Neveu à la lumière des audiences disciplinaires qui ont été entendues en 2012. Au total, 11 chefs d’accusation pesaient sur Raymond Neveu, notamment pour avoir manqué à son serment d’allégeance, d’office et de discrétion en divulguant aux médias des informations confidentielles ou erronées relatives à des enquêtes en cours ou à propos des activités de la Sûreté du Québec. Les événements reprochés se sont déroulés en 2008 et 2009.

Le ministère de la Sécurité publique a approuvé la décision de la Sûreté du Québec. «Considérant que le cas en question est particulier, nous n’émettrons pas de commentaires», a fait savoir le porte-parole du ministère, Clément Falardeau. La Sûreté du Québec a aussi refusé de fournir des détails sur le dossier, puisqu’il s’agit de «gestion interne.»

Cinq autres policiers du poste de la MRC de Sept-Rivières ont été ciblés en 2008 par une enquête interne relativement à des anormalités décelées dans le processus de désistement d’armes à feu. Mêlé dans cette histoire, le capitaine de l’époque, Renaud Ringuette a été blanchi au terme de son procès, en décembre 2010.

(PHOTO: archives – Le Nord-Côtier)

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