Lien ferroviaire : CN interrompt son projet
Après avoir mis son projet de construire une ligne ferroviaire entre Sept-Îles et Schefferville sur la glace la semaine dernière, le Canadien National (CN) a annoncé mardi qu’il interrompait son étude de faisabilité, entreprise en août 2012. Les aléas du marché du fer et des retards prévus dans la réalisation de projets miniers dans la Fosse du Labrador sont notamment à l’origine de la décision de la société.
L’étude, réalisée avec la Caisse de dépôt et placement du Québec et un groupe de six sociétés minières, a progressé sans interruption depuis les derniers mois, selon ce qu’a affirmé CN dans un communiqué. Malgré cela, un examen du projet a révélé qu’il sera «difficile» d’atteindre les volumes de minerai de fer nécessaires pour justifier l’ajout d’un nouveau lien ferroviaire entre les infrastructures du Port de Sept-Îles et le Nord-du-Québec.
«La décision de certaines minières de la région de ne pas se joindre au groupe de sociétés minières qui appuient le projet d’infrastructure du CN est également un facteur expliquant que l’on s’attend maintenant à transporter des volumes de minerai de fer beaucoup plus faibles que prévu dans un avenir prévisible», a fait savoir la direction du CN.
Pour sa part, le président et chef de la direction de la Caisse de dépôt et placement du Québec a dit comprendre que les conditions actuelles du marché ne permettaient pas la poursuite du projet. «Dans la perspective d’un investisseur de long terme, la Caisse demeure ouverte à participer à des projets d’infrastructures pour faciliter le développement du Nord-du-Québec, toujours en partenariat avec un opérateur de qualité, expérimenté et capable de minimiser les risques opérationnels», a précisé Michael Sabia.
Le Canadien National avait comme plan de construire un réseau de chemin de fer d’environ 800 kilomètres entre Schefferville et Sept-Îles. Le projet évalué aux alentours de cinq milliards de dollars devait permettre de desservir les compagnies minières qui avaient des vues sur les gisements de fer dans la fosse du Labrador, et d’acheminer le minerai jusqu’au Port de Sept-Îles.
Soutenu par l’ancien gouvernement libéral de Jean Charest, le projet visait à unifier les réseaux de chemin de fer du Nord, et faisait partie d’une des grandes lignes du Plan Nord. Bien que le dossier avait tout d’abord été accueilli froidement par certaines compagnies, le CN avait obtenu en août dernier l’appui de plusieurs entreprises minières, telles que Cliffs Natural Resources, Labrador Iron Mines, Cap-Ex Ventures, Alderon Iron Ore et New Millennium Iron, pour la réalisation d’étude de faisabilité. Avec Alix-Anne Turcotti
(Photo : courtoisie – Compagnie minière IOC)
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