Mine Arnaud : La magnétite titanifère préoccupe des groupes de citoyens

Par Éditions Nordiques 15 janvier 2013
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La société Mine Arnaud, qui prévoit d’aménager une mine d’apatite dans le canton Arnaud près de Sept-Îles, devrait extraire en plus de l’apatite, environ 2,3 millions de tonnes de magnétite titanifère par année. Ces données posent un problème pour des citoyens engagés dans la région, qui craignent qu’une partie des ressources extraites ne soit pas prise en compte, par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement.

Les représentants de Mine Arnaud sont catégoriques. «Mine Arnaud est avant tout une mine d’apatite, le projet de Mine Arnaud, c’est d’extraite de l’apatite», a rappelé Kateri Jourdain, responsable des relations avec le milieu. Mme Jourdain précise que la magnétite titanifère est considérée comme un résidu, c’est-à-dire une matière qui subsiste après un traitement industriel.

La magnétite titanifère est une ressource minérale contenant des métaux tels que le fer et le titane, généralement employés pour créer des aciers et des alliages.

Pour le moment, la société minière ne sait pas si la magnétite titanifère sera exploitable. «Tout dépend de sa qualité, commente Kateri Jourdain. Il y a des échantillons qui ont été envoyés à la société Argex, mais nous n’avons pas encore les résultats. Quoi qu’il en soit, si Mine Arnaud, peut rentabiliser la magnétite, ça sera un plus, mais la vocation de Mine Arnaud, ça reste l’apatite», a-t-elle ajouté.

Préoccupation citoyenne
Bien que la société n’envisage pas d’exploiter la magnétite, Louise Gagnon, porte-parole du Regroupement pour la sauvegarde de la grande Baie de Sept-Îles, et représentante des différents groupes opposés au projet Mine Arnaud, se questionne sur l’impact de l’utilisation future de la magnétite titanifère.

«Le problème pour qu’il y ait une audience publique sur l’environnement, c’est qu’il faut qu’il y ait 7 000 tonnes extraites par jour. En ce qui concerne la magnétite, il semble que Mine Arnaud soit tout juste en dessous du seuil, il n’y aurait pas de BAPE sur cet aspect, et donc la population ne pourrait pas se prononcer sur ce projet. Nous voulons que tous les impacts liés à la mine soient additionnés, et que cela soit pris en compte en matière d’effet cumulatif», a souligné Mme Gagnon.

Louise Gagnon ajoute par ailleurs que les différents groupements qui sont opposés à Mine Arnaud se demandent où la magnétite sera entreposée. «Il y a deux cellules qui sont réservées à l’entreposage de la magnétite, mais avec ce que l’entreprise envisage d’extraire, on sait déjà que le parc à résidus ne pourra pas tout contenir», a-t-elle déclaré.
Sur ce point, Kateri Jourdain a soutenu que les parcs à résidus étaient suffisamment spacieux. «Et si dans plusieurs années, la magnétite devient exploitable, elle sera facilement retrouvée, étant donné qu’elle sera entreposée dans un endroit bien précis», a-t-elle ajouté.

Louise Gagnon porte-parole du Regroupement pour la sauvegarde de la grande Baie de Sept-Îles se questionne sur l’extraction de la magnétite titanifère. (Photo – Le Nord-Côtier – archives)

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