Présence de vermiculite dans des greniers résidentiels d’Uashat mak Mani–Utenam

Par Éditions Nordiques 25 septembre 2012
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Un rapport d’expert de la firme S.E.E.L a confirmé la présence de vermiculite dans une cinquantaine de greniers de résidences à Uashat mak Mani-Utenam. Bien que la présence du produit représenterait peu de risques pour la santé des habitants, les responsables de la communauté sont mécontents.

La vermiculite est un produit utilisé comme isolant thermique. Il y a quelques années, l’utilisation de cette substance avait fait controverse en raison de la présence d’amiante au sein même du composant. Les responsables d’Innu Takuaikan Uashat mak Mani-Utenam (ITUM) tiennent à faire savoir que la situation avait été prise au sérieuse par les autorités et demeurait sous contrôle.

Une série de recommandations ont été mises en application. Les experts ont particulièrement recommandé d’éviter de manipuler ou déplacer ledit produit. Le directeur de la santé publique de la Côte-Nord, le docteur Raynald Cloutier, a confirmé qu’en raison de l’infime quantité d’amiante présente dans la vermiculite en question, il n’y aurait pas de risques significatifs connus pour la santé. Il a précisé que les mesures mises en place par les autorités étaient avant tout préventives.

«L’amiante est un produit cancérigène, mais à faibles doses d’exposition, il n’y a pas de risques connus. Les démarches prises par les autorités s’expliquent par la volonté de ne pas laisser des substances dangereuses dans l’environnement», a-t-il expliqué.

Selon le spécialiste en santé publique, la meilleure solution à court terme pour minimiser l’exposition à la vermiculite consisterait en l’isolation du produit par des personnes spécialisées. À long terme, il estime que la meilleure chose serait d’enlever la vermiculite.
Les problèmes d’habitation

Bien que la présence de vermiculite ne fait pas encourir de danger à la santé des résidents, les responsables de la communauté se sont offusqués de cette situation. Ils estiment qu’il n’est pas normal qu’en 2012, au Canada, les Premiers habitants aient à souffrir de «telles injustices». Ils ont par ailleurs demandé à ce que des actions soient mises en place afin de régler définitivement les problèmes des habitations dans les communautés innues.

Les professionnels d’ITUM ont contacté les personnes concernées afin de procéder aux mesures de protection additionnelles proposées par la firme S.E.E.L. Les responsables de la communauté font par ailleurs savoir que la plus grande transparence sera faite autour de ce dossier, afin que les citoyens soient le plus adéquatement informés. Ils invitent notamment les habitants à consulter les consignes de sécurités émises par Santé Canada sur son site internet.

En ce qui concerne la présence de vermiculites dans d’autres résidences de Sept-Îles, le docteur Cloutier précise que pour le savoir, il faudrait faire une enquête très approfondie auprès des promoteurs immobiliers.

L’administration d’ITUM souhaite mettre fin aux problèmes d’habitation au sein de la réserve. (Photo : Archives- Le Nord-Côtier).

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