Mine Arnaud : La Santé publique soulève des interrogations

Par Éditions Nordiques 19 septembre 2012
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L’analyse et les interrogations émises par la Direction de la Santé publique de la Côte-Nord sur l’étude d’impact environnemental de Mine Arnaud n’ont fait qu’accroitre les craintes de la population. Pourtant, bien que les études en soient à un stade préliminaire, le directeur Raynald Cloutier juge le que projet sera sûrement acceptable sur le plan de la santé.

Lors de la dernière séance du conseil municipal, le 10 septembre, le citoyen Réjean Porlier, a remis aux élus de la Ville, un document de la Direction de la santé de la Côte-Nord datant du 7 mai 2012. Dans cet écrit, l’Agence de santé a soumis une série de questions à Mine Arnaud afin d’avoir des précisions sur leur étude d’impact environnemental.

Le rapport émis par l’Agence de santé de la Côte-Nord inquiète les citoyens concernés par le projet. Certains points et hypothèses avancés par Mine Arnaud seraient trop imprécis. Réjean Porlier a demandé à la Ville de prendre ses responsabilités en matière de santé publique.

Éléments à prendre en considération
Raynald Cloutier explique que l’Agence a agi à titre de conseiller neutre afin de trouver des solutions pour que le projet de la mine à ciel ouvert ait un minimum d’impact sur le milieu de vie des riverains. Le docteur Cloutier rapporte que la première version de l’étude d’impact de Mine Arnaud ne donnait pas suffisamment de précisions notamment sur les impacts sociopsychologiques et sur le bruit.

«Les impacts psychosociaux du projet méritent d’être approfondis par Mine Arnaud. Cette question est apparue dans d’autres projets, elle importante», a estimé le directeur de l’Agence. «En ce qui concerne le bruit, d’après nos analyses le niveau sonore excéderait la zone de tranquillité. Mine Arnaud va devoir faire des aménagements pour mettre en place une barrière du son», a ajouté le docteur.

Le docteur Cloutier a par ailleurs rapporté que les représentants de Mine Arnaud avaient une attitude positive et faisaient preuve d’ouverture sur les recommandations soumises. «Ils ont fait eux-mêmes la démarche de nous rencontrer, ils n’ont pas posé de résistance quant à changer leur façon de faire», a-t-il déclaré. Le directeur a par ailleurs jugé qu’à première vue le projet semblait acceptable sur le point de vue de la santé. «Il appartient au BAPE [Bureau des audiences publiques sur l’environnement] de se prononcer», a-t-il conclu.

Un processus normal
Kateri Jourdain, directrice des relations avec le milieu chez Mine Arnaud, précise que les recommandations qui leur ont été émises par le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP) après consultation du rapport de l’agence de santé faisaient partie d’un processus normal. «Mine Arnaud est en train de travailler sur les recommandations qui lui ont été faites, nous sommes en train de revoir les méthodes d’atténuation mises en place», a-t-elle fait savoir.

L’étude d’impact environnemental retravaillée devrait être rendue publique d’ici la fin octobre. Il appartiendra ensuite au BAPE de trancher.

La Ville active
Concernant les préoccupations de santé publique, liées au projet Mine Arnaud, le maire, Serge Lévesque a assuré que la Ville travaillait déjà sur ces questions. «Ce n’est pas parce que la municipalité ne donne pas plus de détails, que nous ne sommes pas proactifs», a-t-il fait savoir.

Le maire a par ailleurs expliqué que la Ville avait demandé un processus d’analyse concernant les impacts du projet sur l’eau potable de la ville. De plus, le MDDEP aurait mis à disposition de la municipalité des capteurs d’air, pour une durée d’un an.

Lors de la séance du conseil de ville du 10 septembre, M. Lévesque a cependant estimé que le dossier n’en est qu’à une étape préliminaire. Il pense qu’il est trop tôt pour tirer des conclusions sur les hypothétiques effets négatifs du projet.

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