Qualité de l’air : Québec installe les stations d’échantillonnage

Par Fanny Lévesque 12 juin 2012
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Après maintes actions réalisées par la Ville de Sept-Îles et diverses pressions faites par des regroupements de citoyens, le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP) a finalement installé la première des deux stations d’échantillonnage de la qualité de l’air sur le territoire de Sept-Îles. La station principale a désormais pignon dans le parc Livingston tandis que la deuxième sera érigée près du parc Franquelin, à l’est de la rue Retty.

Les deux stations, qui mesureront la qualité de l’air de Sept-Îles pendant un an seulement, devraient être opérationnelles d’ici la fin de juin, selon ce que confirme le ministère. Les équipements, aux allures de petites roulottes, se chargeront de récolter en continu des échantillonnages de l’air. Aucun scientifique ou employé du gouvernement ne sera sur place. «Il y a beaucoup qui se fera à distance», a expliqué le directeur régional sur la Côte-Nord du MDDEP, Alain Gaudreault.

Par exemple, les certaines données seront recueillies, puis transmises selon des intervalles fixes aux laboratoires du ministère, qui sont basés à Laval. Les émissions de dioxyde de soufre et d’azote, les HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques), les composés organiques volatils ainsi que les particules fines (deux types) seront analysés par le MDDEP pendant une année complète. Une quinzaine de métaux seront aussi à l’étude.

Diffusion des données
Malgré les efforts du milieu, les citoyens de Sept-Îles ne pourront pas encore, en un seul clic, connaître l’indice de la qualité de l’air de la ville sur une base quotidienne, comme le peuvent d’autres régions du Québec. «La caractérisation de la qualité de l’air se fera sur un an complet, l’ensemble des données sera compilé et nous pensons produire un rapport final quelque part en 2014», a indiqué M. Gaudreault.

Cependant, les données recueillies seront analysées au fur et à mesure, assure le ministère. «S’il y avait un problème majeur par exemple, on ne se fermerait pas les yeux.» Mais le MDDED ne prévoit pas produire de rapports préliminaires, ni rendre public les résultats avant la réalisation du rapport complet.

«Il faut comprendre que le but est de compléter les données que nous avons déjà», a soulevé M. Gaudreault en rappelant le passage à Sept-Îles en juin 2009, du laboratoire mobile du MDDEP. Cet échantillonnage de quatre jours s’était notamment traduit par l’ajout d’instruments de mesure de la qualité de l’air par la Compagnie minière IOC, Cliffs Mines Wabush et Aluminerie Alouette.

La station principale

La station principale

Des emplacements questionnables
Les deux stations recueilleront les données à partir du parc Livingston et d’un terrain vacant près du parc Franquelin. «Le choix a été fait par les spécialistes du MDDEP et la Ville de Sept-Îles (…) Il fallait que les endroits ciblés soient représentatifs des milieux industriel et urbain ainsi qu’opérationnel sur le plan de la logistique», a expliqué M. Gaudreault. C’est la Ville qui se chargera d’ailleurs de l’entretien des deux sites.

Pour le Comité de défense de l’air et l’eau, qui a fait partie du comité aviseur du projet, le choix des emplacements est inacceptable. «Livingston est un secteur où les chances qu’il y ait des dépassements de normes sont très minces, ça va créer un faux sentiment de sécurité», a déploré le porte-parole, Denis Bouchard. «Pourquoi ne pas les avoir placés sur Retty, sur le boulevard Laure ou encore au parc Ferland?»

«C’est d’une importance capitale parce que ces données vont servir pour le développement futur de la ville, c’est sur cela qu’on va se baser à l’avenir, il faut être réaliste.»

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