L’avenir minier du Québec : Les citoyens veulent être davantage informés

Par Fanny Lévesque 7 juin 2012
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L’Institut du Nouveau Monde (INM), qui était de passage à Sept-Îles le 17 mars, a tenu sa promesse en revenant dans la région pour rencontrer de nouveau les Septiliens, cette fois pour leur présenter le bilan préliminaire de leur tournée sur l’avenir minier du Québec. Le 29 mai, une vingtaine de citoyens s’étaient déplacés pour connaître les grandes lignes du rapport qui sera notamment présenté au gouvernement québécois et à l’industrie minière.

«À l’invitation des Septiliens, j’ai rempli ma promesse», s’est exprimé le directeur général de l’INM, Michel Venne, qui avait été invité à revenir dans la région au terme d’une journée de consultation en mars dernier. «Ç’a nous a permis de vérifier les réactions des citoyens.» Cet hiver, l’INM a réalisé une tournée québécoise, qui l’a mené dans dix villes de la province, pour connaître les préoccupations citoyennes sur l’avenir minier du Québec. La réponse avait été particulièrement bonne à Sept-Îles, où plusieurs projets miniers sont dans la mire.

«Cela [la tournée] a permis de constater une certaine méfiance des citoyens, par rapport à l’industrie oui, mais aussi par rapport au gouvernement», a expliqué M. Venne. «Les gens n’ont pas l’air certains que le gouvernement va protéger adéquatement leurs droits et mettre en place une règlementation sévère quant à l’environnement.»

Michel Venne

Michel Venne

Selon M. Venne, les Québécois auraient également l’impression d’avoir perdu le contrôle du boum minier et de l’exploitation des ressources naturelles. «Cela nourrit du coup cette même méfiance.»

Plus d’informations
Au cours de sa tournée, l’INM a également constaté que les citoyens voulaient être davantage informés de l’avancement des projets miniers, dès la phase d’exploration. «Des citoyens manquent d’information, c’est un peu moins vrai sur la Côte-Nord, mais ailleurs, le monde minier demeure beaucoup inconnu, il n’y a pas toujours une information complète disponible», a soulevé Michel Venne, qui souligne que les Québécois ne veulent pas que le développement minier se réalise en vases clos. «Les citoyens veulent que cela fasse plutôt partie d’un développement global de la région.»

En ce sens, les citoyens souhaiteraient aussi être mieux informés à propos du système de redevances minières du gouvernement du Québec. «Ils voudraient avoir une idée plus claire à savoir si les retombées sont réellement positives ou non, faire le poids entre les avantages et les désavantages.» Selon M. Venne, les Québécois seraient intéressés à ce que les retombées restent dans la région touchée par le projet pour constituer entre autres un fonds d’investissement ou de compensations pour l’avenir.

L’Institut du Nouveau Monde devrait achever le rapport de sa tournée d’ici le 23 juin. Une fois rendu public, le document sera déposé aux différents ministères touchés par le développement minier, à la grande industrie, aux municipalités ainsi qu’aux organismes environnementaux. L’INM, qui compte plus de 200 sources de financement, est une organisation non partisane qui a pour mission de développer la participation citoyenne et de s’intéresser aux enjeux de la société québécoise.

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