Emy-Jane Déry: Folle de l’impro

Par Éditions Nordiques 4 avril 2012
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Elle se dit mauvaise perdante. Heureusement, elle aime aussi donner un show, créer des réactions et se prendre pour quelqu’un d’autre (sur scène). Emy-Jane Déry, capitaine des Noirs dans la Ligue d’Improvisation de Sept-Îles (LIS), soutient que l’improvisation l’a rendue libre. En échange, elle se dévoue à cet art sportif, éblouissant les spectateurs avec ses personnages très colorés.

L’idylle entre Emy-Jane Déry et l’improvisation remonte à loin, très loin. Au point qu’elle ne se souvient même pas quand la relation a commencé exactement. «On dirait que j’ai toujours su que ça existait. Quand j’étais vraiment jeune, je faisais de l’impro avec ma mère et ma grand-mère, dans le salon.» Selon elle, c’était une manière pour elles de l’aider dans ses élans créatifs. «J’ai toujours aimé me donner en spectacle», admet-elle.

Dès sa première année au secondaire, dans sa ville natale de Lévis, Emy-Jane embarque dans la ligue d’improvisation de son école. Une aventure qu’elle a prolongé tout son secondaire. Au Cégep de Lévis-Lauzon, elle embarque dans la ligue cégépienne.

Au même moment, elle démarre avec des amis une équipe dans un café-bar, à Lévis. Cette équipe sera invitée à jouer au Mondial d’impro de Juste pour rire, où des équipes amateurs étaient en quelque sorte les premières parties. Ils ont remporté ce tournoi et ont pu jouer contre l’équipe de la Ligue nationale d’improvisation (LNI) et même être invités à faire une tournée en Europe! Tout ça à seulement 17 ans!

Un jeu qui fait grandir
L’impact de ce jeu dans sa vie semble immense. Selon la joueuse, l’impro est indissociable de son parcours, de sa personnalité, même. «Ç’a tellement été important. Ç’a fait partie de ce que je suis.» Sans se qualifier de timide, ce jeu l’a sans surprise amenée à s’émanciper et à se surprendre elle-même. «Si un jour j’ai des enfants, j’aimerais vraiment qu’ils fassent de l’impro. Ç’a ouvre des portes pour tout!»
Encore aujourd’hui, l’impro l’aide dans sa vie. «C’est une libération. Avant d’embarquer sur la glace, il faut faire le vide, sinon, je vais être mauvaise, je ne serai pas concentrée. Et ça fait tellement du bien de faire le vide! Je peux avoir pleuré toute la journée et faire une partie de fou quand même!»

Après le cégep, la capitaine des Noirs a dû arrêter pour se concentrer sur ses études en radio. Puis, elle est ensuite déménagée à Port-Cartier, pour travailler à CIPC – où elle travaille toujours. Il y a donc eu quatre longues années sans improvisation. Lorsque la LIS s’est formée en septembre 2011, on lui a proposé d’embarquer, mais elle a décliné l’offre. «J’avais peur de recommencer, peur d’être rouillée.» À la deuxième invitation, elle a envoyé promener sa peur et a accepté.

L’évolution exponentielle de la LIS
Comme plusieurs, Emy-Jane n’en revient pas de l’évolution de la LIS. «Je capote! Le public en mange. Pour une ligue partie de pas grand-chose, c’est hot! Il se passe quelque chose. C’est vraiment trippant!» Ayant plus d’expérience que la grande majorité des joueurs, elle croit justement que son bagage peut aider dans certaines situations. Elle trouve quand même que les recrues évoluent à une vitesse folle. «Jean-François Ouellet [NDLR : Joueur de la LIS] est hallucinant!»

Puisque la LIS a déjà un public à la fois très fidèle et assez nombreux pour remplir le Petit théâtre du Centre socio-récréatif, «même si je pense qu’on pourrait en avoir plus quand même», celle qui a joué dans le plus d’impros durant la saison 2011-2012 croit que la ligue est mûre pour avoir son propre tournoi et participer à plus de tournois, comme il l’a fait dernièrement à Matane.

Prédiction pour les séries
Le 29 mars dernier, la LIS a entamé ses séries éliminatoires, alors que les Bleus (4e position) et les Verts (1re position) s’affrontaient. Les séries se poursuivent le 12 avril, où les Rouges (3e) se disputeront une place en finale contre les Noirs (2e). «J’aimerais une finale Noirs-Verts… et les Verts vont sûrement gagner. En tout cas, ils le méritent», concède celle qui se considère pourtant comme mauvaise perdante! «Mais ça va me faire chier», finit-elle par admettre, en riant.

La réponse le 26 avril lors de la grande finale de la LIS. Notons que le 19 avril, il y a une finale de consolation pour les deux équipes éliminées.

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