Tournée Cap Nord : Jean Charest s’arrête à Sept-Îles
Le premier ministre du Québec s’est arrêté à Sept-Îles lundi, dans le cadre de sa tournée Cap Nord dont l’objectif principal est de faire connaître aux donneurs d’ordre de la région, les opportunités d’affaires liées à la mise en place du Plan Nord.
Près de 200 élus, entrepreneurs et acteurs de la classe socio-économique ont répondu à l’invitation du premier ministre Charest, qui était accompagné du ministre responsable des régions Serge Simard. Sept-Îles et les villes voisines de Port-Cartier et Havre-Saint-Pierre vivent une «croissance phénoménale», selon le chef du Parti libéral. «En 30 ans de vie politique, je n’ai jamais vu une croissance si prometteuse», s’est-il exprimé avant de présenter les grandes lignes du Plan Nord que l’on connait.
Les propos du premier ministre ont sonné comme de la musique aux oreilles du maire de Sept-Îles, qui malgré le fait qu’il doive jongler avec un développement rapide, s’est senti encouragé par la rencontre de lundi. «Je suis enchanté de la façon dont la journée a été organisée et de la présentation du premier ministre qui a selon moi clarifié certains éléments du Plan Nord, de façon plus précise», a indiqué Serge Lévesque qui a cité en exemple la définition du rôle de la Société du Plan Nord.
Société du Plan Nord
Le mandat de la nouvelle Société d’État sera de coordonner les actions du gouvernement sur le territoire. «Elle ne remplacera pas Hydro-Québec, le gouvernement ne deviendra pas non plus opérateur de mine. La Société du Plan Nord viendra soutenir les municipalités», a précisé le premier ministre, qui a confirmé que le siège social sera bel et bien localisé sur la Côte-Nord.
D’ailleurs à ce sujet, le nom de la ville qui accueillera le siège social n’a toujours pas été dévoilé, malgré les attentes des élus. «Le Parti québécois bloque le projet de loi à l’Assemblée nationale, tant que le projet de loi ne sera pas adopté, on ne pourra annoncer à quel endroit se trouvera le siège social», a lancé le premier ministre en accusant le PQ de faire de même pour le projet de loi sur les mines.
Un chemin de fer supplémentaire?
La tournée Cap Nord a également laissé le loisir à des intervenants nord-côtiers de témoigner de leurs développements anticipés ainsi que de leurs attentes face au Plan Nord. La seule société minière à prendre la parole, New Millennium, s’est dite pour sa part encouragée par le projet d’étude lancé par la Caisse de dépôt et l’entreprise CN pour développer un nouveau lien ferroviaire entre Sept-Îles et Schefferville, même s’il avait été critiqué par d’autres joueurs miniers qui préfèrent construire eux-mêmes leurs infrastructures.
«On ne fera pas quatre projets de chemin de fer, d’où le rôle de l’État de coordonner les décisions pour qu’on fasse un ou deux projets selon la logistique nécessaire», a précisé le premier ministre. «Si la Caisse de dépôt choisit d’investir, elle le fera sur une base d’affaires. Ce ne sera pas une décision politique.»
Sur un fond de manifestation
Des Innus de Uashat mak Mani-Utenam, des Mohawks de Kahnawake ainsi que des représentants de différents mouvements populaires espéraient rencontrer le premier ministre Charest lors de son passage à Sept-Îles pour lui exprimer leur mécontentement face au Plan Nord.
Une quarantaine d’entre eux s’étaient massés devant l’Hôtel Sept-Îles, mais n’ont pas eu la chance d’attraper le premier ministre. «Encore une fois, Jean Charest brille par son absence, c’est triste, mais c’est le genre de gouvernement qu’on a», a déploré le porte-parole de Sept-Îles sans uranium, Marc Fafard qui milite notamment pour que les minéraux radioactifs soient exclus du développement du Nord du Québec.
Amorcée il y a trois mois, la tournée Cap Nord mènera le premier ministre dans différentes régions du Québec, tant au sud qu’au nord de la province. À ce jour, quelque 2 575 personnes, dont plus de 1 400 représentants d’entreprises et 775 intervenants issus d’organisations partenaires, ont participé à ces rencontres.
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