Compostelle: le chemin d’une vie

Par Éditions Nordiques 23 mars 2012
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Une marche de 1600 kilomètres, divisée entre la France et l’Espagne. Cette longue et célèbre marche vers Saint-Jacques-de-Compostelle intéressait Alain de la Porte depuis plusieurs années. Le cinéaste en a fait une ciné-conférence, qu’il présentera dans le cadre des Grands Explorateurs, à Sept-Îles, le 28 mars prochain, à la Salle Jean-Marc-Dion.

«Ça fait des années, avec ma femme, qu’on se dit de le faire», explique Alain de la Porte, entre deux présentations de son film. Au départ, ils pensaient ne faire qu’un film. Puisqu’il est impensable de faire le film tout en étant pèlerin (vu le poids du matériel), la ciné-conférence repose sur deux tournages de quatre mois, ici et là, sur le long chemin vers Compostelle.

M. de la Porte a préparé un plan d’attaque, a été à la rencontre des gîtes, des pèlerins, etc. Au total, 35 heures de tournage… ramenées à 80 minutes. «Grâce à un monteur, on a pu aller à l’essentiel. Pas nécessaire de montrer tous les gîtes, toutes les églises, mais celles qui représentent ce qu’on retrouve, par exemple.»

Durant le tournage, le couple-cinéaste a toutefois compris qu’il devait lui aussi, faire le pèlerinage, comme les 150 000 marcheurs qui le font chaque année. «C’est énorme. Comme tous les pèlerins, ça nous a appris à relativiser les choses. Les douleurs changent. On regarde les gens autrement, la rencontre avec l’autre devient différente.»

Alain de la Porte a l’habitude du voyage et même de l’isolement, lui qui fait ce métier depuis 43 ans, pourtant, rien ne se compare à Compostelle, soutient-il. «J’ai été amoureux du Sahara longtemps. Là aussi, on peut faire de l’introspection, ce sont deux endroits où l’on est avec soi-même.» Et le cinéaste n’en a pas fini avec le populaire périple. Il compte bien y retourner pour y produire des courts métrages.

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