Radio-Canada Côte-Nord: là pour rester

Par Éditions Nordiques 3 février 2012
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Le président-directeur général de la Société Radio-Canada, Hubert T. Lacroix, a l’habitude de visiter les stations régionales de son énorme réseau. Malgré quatre années à la tête du diffuseur public, il n’avait encore jamais mis le pied dans les bureaux de Sept-Îles, ce dont il n’est pas très fier. Le Nord-Côtier en a profité pour discuter de l’avenir de Radio-Canada Côte-Nord.

Parcourir les différentes stations de Radio-Canada est une manière de prendre le pouls, des employés et du public. «Tout le monde a une opinion sur nous autres, estime le grand patron du géant médiatique, sur notre programmation, sur ce qu’on fait. C’est incontournable, 88% à 90% de la population utilise un de nos services une fois par mois.» Avec la télévision, la radio et Internet, le diffuseur public est omniprésent. «Je suis venu sonder les gens, les employés, la population, ce qu’ils pensent de la station régionale, si on remplit notre rôle.», Bref, avoir une rétroaction.

Avec un grand R
Récemment, Radio-Canada a revu son site Internet, regroupant du coup les portails d’information de la Gaspésie, du Bas-Saint-Laurent et de la Côte-Nord sous le même onglet, Est-du-Québec, ce qui a apporté plusieurs plaintes des utilisateurs, jugeant que les nouvelles nord-côtières sont noyées, voire introuvables. Mais la haute direction ne compte pas changer la formule.

Hubert T. Lacroix

Hubert T. Lacroix

«Moi je pense que l’Est-du-Québec est une région super importante. Il faut se pencher sur une solution, au moins expliquer comment avoir accès à sa sous-région, rendre l’accès aux nouvelles plus facile. Est-ce ça va disparaître? Non. Moi je crois qu’au contraire, c’est très pertinent de comprendre pour les gens de Sept-Îles ce qui se passe à Rimouski et à Matane. Si on combine les forces des trois stations, le contenu est plus riche, le monde est mieux informé. Pour comprendre le monde, il faut avant tout connaitre sa région, son coin de pays. Sa région avec un grand R.

Quant aux craintes de certains de voir Radio-Canada Côte-Nord disparaître pour devenir un Radio-Canada Est-du-Québec, le président-directeur général se montre rassurant et insiste: ce n’est pas du tout dans les plans. Restructurer la manière de travailler, peut-être, créer une meilleure synergie entre les trois sous-régions, très probablement, mais les tuer, non, explique-t-il. «On croit à l’information régionale», renchérit-il, précisant qu’être présent dans les régions est la deuxième priorité de Radio-Canada.

Les champs de bataille
Il y a de la pression sur les épaules de la Société Radio-Canada. D’une part, 2011 a connu une augmentation des tensions entre le diffuseur public et Quebecor. «Ce que je trouvais important en 2011, c’était de rectifier les faits.» Pour Hubert T. Lacroix, que les gens n’aiment pas le travail de son équipe est une chose, qu’ils jugent sur des faits erronés en est une autre. «Notre travail, c’est que les faits soient connus. On en a assez de présenter l’autre joue et de se faire frapper. Mon objectif n’est pas d’attaquer Quebecor. Ils font des choses formidables, on peut aimer ou non. Mais on veut que les débats se fassent sur les vrais faits et chaque fois qu’il y en aura des erronés, je me lèverai. Mon objectif est de protéger la Société.»

L’autre campagne du PDG est le gouvernement de Stephen Harper qui considère que la SRC/CBC coûte cher à la population canadienne. Les rumeurs parlent de diminuer les subventions. Afin de prévenir le coup, la direction a publié une étude sur ses retombées économiques. «On a essayé de donner des faits à notre ministre pour qu’il puisse défendre le diffuseur public. Pour chaque dollar qu’on reçoit, on génère 3,7$. Le multiplicateur est important. On a peut-être gagné un appui additionnel.»

Malgré tout, le diffuseur ne se fait pas d’illusion et sait qu’il connaitra une compression budgétaire. «On n’a pas de plan précis. Notre environnement change constamment. Récemment, Bell et Rogers se sont mis ensemble pour acheter Maple Leafs Entertainement (ce qui inclut les Maple Leafs de Toronto, de la LNH). Présentement, on diffuse les matchs de hockey. Comment cela va-t-il affecter notre environnement? Ça, il y a 3 semaines, on ne le savait pas. On fait des scénarios, mais on ne sait pas.»

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