Gilbert Sicotte recherche l’authenticité

Par Éditions Nordiques 31 janvier 2012
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Après la comédienne Hélène Florent, c’est le comédien et professeur au Conservatoire d’art dramatique Gilbert Sicotte qui a visité le festival Ciné 7, en fin de semaine dernière. Bien connu pour ses rôles dans Des dames de cœur, Fortier ou Trauma, l’acteur est venu présenter le film Le vendeur, où il tient le rôle principal.

Avant d’entamer officiellement l’entrevue, Gilbert Sicotte vantait l’ambiance du festival de cinéma de Turin, en Italie, expliquant que même si durant l’année le cinéma n’y est pas particulièrement prisé, durant le festival, toute la ville s’y investit entièrement, que ce soit en donnant un coup de main ou en remplissant les salles. Un peu comme à Rouyn-Noranda, soutient-il.

Les festivals de cinéma en région sont, selon le comédien, bien importants. Pour la diffusion des films, évidemment, mais aussi pour le contact. Ça permet d’avoir un échange direct avec le public. «J’aime voir comment les gens prennent le film.» D’un point de vue plus personnel, c’est aussi, admet-il, une excellente excuse pour se «retremper» en région.

Un bon deal
Selon Gilbert Sicotte, le film Le vendeur est presque un documentaire. «On suit le personnage principal dans son quotidien, jusqu’à ce que des éléments dramatiques arrivent et changent les choses. C’est un archétype d’une époque, un des derniers de son espèce, avec sa façon de voir la vie.» À la lecture du scénario, il avait l’impression de connaître cet homme.

Le vendeur, c’est Marcel Lévesque, un vendeur de voitures usagées qui refuse de prendre la retraite. Il aime s’occuper de sa fille et de son petit-fils, mais il aime encore plus vendre des voitures. Sauf que, voilà, la région frappe un mur économique. «C’est un personnage riche. J’aime que mes personnages soient autre chose que simplement un personnage». À riche, on peut aussi ajouter nébuleux. Même sa fille ne semble pas toujours le comprendre.

Le succès du cinéma québécois
Le comédien salue du même coup le travail de Sébastien Pilote, le réalisateur, qu’il met dans cette nouvelle génération de cinéaste qui arrive avec une vision artistique propre et riche. «On a attendu un moment une relève, puis là, ils sont là. Ils se sont fait les dents avec les courts métrages, la Course destination monde et les vidéoclips. Tout ça a été une grosse école.»

Pour une deuxième année consécutive, un film québécois se retrouve en lice pour les Oscars. Depuis quelques années, les prix pleuvent sur la planète pour les films des Falardeau, Villeneuve, Leclerc ou Lafleur. «Ils poursuivent ce qui a été fait par les Brault et Arcand», mais avec un petit quelque chose de plus, souligne le comédien. «À Sundance, à Turin, à Mumbai, les gens sont touchés par nos films. Ça montre qu’il ne faut pas avoir peur de l’authenticité. Ça s’exporte et ça touche. Comme nous, nous pouvons être touchés par un film chinois.»

Toutefois, le cinéma québécois doit faire attention selon lui. Il ne faut justement pas perdre cette vision artistique et cette authenticité, cette personnalité. «Ça reste fragile et l’économie est de plus en plus là. Il y a de plus en plus de coproductions, des productions plus lourdes, on parle de rentabilité. Mais un film doit marquer son temps, doit vivre. C’est pour ça que j’aime les jeunes réalisateurs.»

Le comédien Gilbert Sicotte est venu présenter le film Le vendeur aux cinéphiles de Sept-Îles, durant le festival Ciné 7. On le voit ici avec une partie de l’équipe du festival.

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