La nouvelle mission des bibliothèques municipales

Par Éditions Nordiques 22 Décembre 2011
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Si les Septiliens peuvent compter sur une bibliothèque municipale depuis 1955, l’actuel bâtiment de la rue Jolliet a fêté ses 10 ans le 19 décembre dernier. Et il s’en est passé des choses en seulement 10 ans! La superviseure de la Bibliothèque Louis-Ange-Santerre, Sylvie Pelletier, a fait le point avec le Nord-Côtier.

C’est en 2001, après avoir occupé deux locaux sur la rue Arnaud dans les années 50, puis l’Hôtel-de-Ville dans les années 60 et le Centre socio-récréatif pendant près de 30 ans (1973-2001) que la Bibliothèque Louis-Ange-Santerre a été inaugurée, nommée ainsi en l’honneur d’un de ses anciens directeurs (1965-1978), qui a également été directeur des services loisirs et culture à la Ville de Sept-Îles (1978-1984), maire de Gallix (1987-1997) et préfet de la MRC de Sept-Rivières (1991-1995).

Selon Sylvie Pelletier, la municipalité a non seulement voulu souligner son apport au milieu culturel de la région, mais aussi l’homme de lettres qu’était Louis-Ange Santerre, lui qui a publié 11 livres, principalement sur l’histoire de Sept-Îles.

Sylvie Pelletier

Sylvie Pelletier

Une décennie de changement
Après 26 ans dans le milieu scolaire (comme bibliothécaire), Sylvie Pelletier est arrivée quelques mois seulement après l’inauguration de la nouvelle bibliothèque, en 2002, après 4 ans sans direction générale. Lorsqu’elle est arrivée, elle voulait donner une âme à ce bâtiment qui sentait encore le neuf. Après près de 10 ans, elle se dit fière de la vie qui y résonne.

À l’époque, la construction visait à agrandir la bibliothèque. Sans nécessairement donner plus de place aux livres, un espace pour un comptoir de livre était créé, des salles étaient aménagées. Mais, déjà, certains éléments trahissent ses 10 ans. En 2001, les VHS étaient la norme… et les tiroirs pour les films avaient été conçus sur mesure pour ce format. Signe que les temps changement, depuis, non seulement le DVD a mis aux oubliettes les cassettes… mais ce même format se fait supplanter par un nouveau.

Les livres aussi connaissent un renouveau technologique. La bibliothèque croit pouvoir offrir dès 2012 des livrels, ces livres en format électronique qui sont de plus en plus populaires. Sulvie Pelletier lorgne aussi vers des bornes libre-service et de numérisation. Le virage électronique n’est toutefois pas sa priorité. «On travaille pour dynamiser la section jeunesse. Ça manque de vie pour les jeunes.»

Lieu de rencontre
Livrels, livres numérisés, sans parler des prêts d’albums, de films, de partitions de musique, des postes Internet… nous sommes rendus loin des bibliothèques traditionnelles. Ainsi, s’il y a une baisse de prêts, il y a une hausse d’achalandage. «Les gens viennent parfois tous les jours, mais n’empruntent jamais.» Selon Sylvie Pelletier, les bibliothèques deviennent des lieux de rencontre, à l’opposé des lieux de silence d’antan.

«Il ne s’est jamais construit autant de bibliothèques au Québec», ajoute la directrice, pour montrer qu’elle est encore loin la mort des bibliothèques. En plus des prêts, elles peuvent devenir des points de service pour mille et un besoins des communautés ou du gouvernement. Mais plus, malgré les ordinateurs et les tablettes électroniques, le livre est loin d’être mort, insiste-t-elle. «Il n’y a jamais eu autant de choix. Et les gens auront toujours une préférence pour un des formats». Après tout, en musique, le vinyle revient en force, malgré les mp3…

En plus d’un gâteau d’anniversaire le 19 décembre et de l’inauguration d’un nouveau décor dans le coin jeunesse par les étudiants en arts plastique du Cégep de Sept-Îles le 20, la Bibliothèque Louis-Ange-Santerre propose un PowerPoint revisitant l’histoire des lieux, un jeu sur les employés et une Semaine du pardon très généreuse: non seulement les retardataires de la semaine n’auront pas à payer des frais, ceux qui en trainent une depuis des mois peuvent aussi demander de l’effacer.

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