La santé publique invite la population à se protéger contre les ITSS

Par Éditions Nordiques 7 Décembre 2011
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Dans le cadre de la journée mondiale du sida qui a eu lieu le 1er décembre, la Direction de santé publique de la Côte-Nord a sensibilisé toute la population à l’importance de se protéger contre les infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS).

Du 24 novembre au 1er décembre, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) a déployé une campagne de sensibilisation à la radio et sur le Web afin de rappeler au public, particulièrement aux jeunes, l’importance de se protéger contre les ITSS. Des messages étaient diffusés sous le thème Le VIH est populaire, utilisons le condom. En effet, «au Québec et sur la Côte-Nord, la prévalence des maladies infectieuses est en hausse», indique le directeur de santé publique de la Côte-Nord, Raynald Cloutier.

Les conséquences

Ainsi, quelque 40 000 Québécois et Québécoises reçoivent chaque année un diagnostic révélant qu’ils sont infectés par une ITSS. Celles-ci peuvent avoir des conséquences aussi graves que l’infertilité, la cirrhose du foie, une déficience immunitaire chronique, divers types de cancer, une grossesse ectopique chez les femmes de la jeune génération et la transmission chez les nouveau-nés. «Il y a un manque de prévention en général.

Les jeunes doivent être éduqués pour qu’ils prennent conscience que ça ne s’enraye pas comme ça les ITSS. Il y a un laisser-aller. Les jeunes se sentent invulnérables, ils voient moins le danger, car ils pensent qu’il existe des soins. Oui, on peut soigner, mais traiter c’est autre chose. Il faut donc de la prévention, car il est nécessaire de baisser le nombre de cas pour faciliter le contrôle des ITSS», indique le directeur de santé publique.

Infections en croissance

Les ITSS sont en croissance depuis une dizaine d’années au Québec, et la Côte-Nord n’est pas épargnée. Elle est la troisième région la plus touchée au Québec pour le taux de chlamydia, dont 75 % des cas se retrouvent chez les 15 à 24 ans. Dans la province, en 2010, environ 15 000 nouveaux cas de chlamydiose ont été déclarés.

Sur la Côte-Nord, ces dernières années, la chlamydia est particulièrement présente, avec environ 260 cas annuellement. En 2011, plus de 270 cas ont déjà été répertoriés, ce qui indique que la tendance actuelle est loin de vouloir disparaître. Pour l’ensemble du territoire, le taux d’incidence de cette infection reste sous-estimé, puisque plusieurs personnes qui consultent bénéficient d’un traitement sans avoir subi de dépistage.

«Le condom demeure la façon la plus facile et la plus pratique de se protéger contre les ITSS. Il est accessible, efficace et peu dispendieux. Personne n’étant à l’abri des ITSS, il est donc important de bien s’informer, d’adopter des comportements adéquats et de se protéger», tient à rappeler Dr Raynald Cloutier, au sujet du constat actuel.

Syphilis et VIH

Depuis 10 ans, la syphilis infectieuse a connu une véritable explosion. En 2001, un cas par mois était enregistré et cinq ans plus tard c’était un cas par jour. Au Québec, 454 cas ont déjà été enregistrés en 2011, ce qui s’approche d’un cas et demi par jour. Sur la Côte-Nord, la syphilis, qui était pourtant disparue entre 2006 et 2009, a fait un retour en 2010 avec deux cas. Le même nombre de cas a été enregistré jusqu’à maintenant cette année. Quant à la gonorrhée, un seul cas a été signalé à ce jour en 2011, alors qu’il y en a eu entre cinq et sept par an au cours des dernières années. Par contre, aucun cas n’avait été rapporté en 2006.

Pour le VIH, il y a eu 22 signalements de personnes porteuses depuis 2002 dans la région nord-côtière. Au Québec, 18 000 personnes vivraient avec le VIH. Chaque jour, trois personnes deviendraient infectées, dont les deux tiers sont des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes. «La meilleure solution pour vaincre les ITSS est de se servir de l’éducation. Il faut aussi encourager les gens à être responsables, à consulter des spécialistes et à collaborer pour enrayer la chaîne de propagation en avisant les partenaires de leur infection», explique le directeur de santé publique. Il est possible d’obtenir davantage d’information sur les ITSS en visitant le site www.itss.gouv.qc.ca.

La Côte-Nord fait partie des régions les plus touchées par les infections transmissibles sexuellement et par le sang. En 2011, plus de 270 cas de chlamydia ont déjà été répertoriés. La syphilis est également en réapparition, alors qu’elle avait disparu entre 2006 et 2009.

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