Après avoir reporté à plusieurs reprises le sujet de l’uranium, la MRC de Minganie a finalement adopté une résolution lors de sa séance du 23 novembre dernier, interdisant toute activité uranifère sur une partie de son territoire. Si Minganie sans uranium salue le pas en avant, l’organisme déplore le manque de portée de cette résolution.
La résolution adoptée par la MRC de Minganie, bannit l’exploration et l’exploitation d’uranium sur une bande de 50 kilomètres longeant la côte. Le préfet de la MRC de Minganie, Julien Boudreau, explique que cette résolution comporte deux grands points. Premièrement, elle assure le respect des volontés municipales, qui se sont toutes prononcées contre l’uranium sur leurs territoires. Elle contient également un processus d’acceptabilité sociale.
«On va permettre l’exploration et l’exploitation d’uranium au-delà du 50 kilomètres selon plusieurs conditions, explique le préfet. Il faudra l’assentiment de la population, que le projet soit acceptable pour l’environnement, de l’exploration à la gestion des résidus, que le projet soit rentable pendant et après et créateur d’emplois sur le long terme.» Des consultations publiques se tiendraient afin d’avoir l’approbation de la population.
Le porte-parole de Minganie sans uranium, Claude Lussier, est content de voir que la MRC a finalement pris une position sur le dossier, mais juge la résolution trop timide. «Ils ont agi, ce qui est très bien, c’est un départ. C’est une résolution utile à court terme. On va pouvoir s’en servir contre Uracan», qui explore présentement en Minganie près de Baie-Johan-Beetz et Natashquan.
M. Lussier se montre toutefois moins enthousiasme pour le long terme. «Ça ne veut rien dire une bande de 50 kilomètres si un projet a lieu près d’une rivière qui se jette dans une municipalité. Il faut inclure les bassins versants», insiste le porte-parole. Selon lui, ou les élus ont mal compris l’enjeu, ou ils préfèrent l’argent à la santé de la population.
«On va continuer à sensibiliser la MRC», souligne le porte-parole. Il salue l’initiative de Rivière-au-Tonnerre de l’avoir invité à faire une présentation et invite les autres à l’imiter. Il souligne du même élan que seulement 5 des 8 élus ont voté pour la résolution.
En attente de la nouvelle loi
Du côté de la MRC de Minganie, on ne compte pas pour le moment mener une bataille particulière auprès de Québec concernant l’uranium. «On va faire connaître notre position», énonce le préfet, mais ne peut dire jusqu’où la MRC ira pour faire valoir son point de vue. Il déplore néanmoins l’actuelle loi sur les mines et mise sur l’acceptabilité sociale promise par le projet de loi 14. «Malheureusement, la Loi sur les mines a préséance sur les MRC, pour le moment.»
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