Mine Arnaud amorce ses consultations

Par Fanny Lévesque 15 novembre 2011
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Mine Arnaud, qui vise l’exploitation d’une mine d’apatite près du canton Arnaud à Sept-Îles, a amorcé une tournée de six jours dans la région afin de rencontrer les citoyens touchés, différents groupes environnementaux ainsi que le milieu économique dans le but de prendre le pouls à propos des enjeux environnementaux du projet de mine. Ce travail fait en amont par la société a été somme toute apprécié par les intervenants, bien que plusieurs craintes restent toujours bien présentes chez eux.

Mine Arnaud a convié un groupe de représentants de divers organismes environnementaux de Sept-Îles, vendredi, en plus de la classe économique, lundi. «C’est une première étape, on prépare la consultation officielle, qui sera faite par une firme indépendante, plus tard», a expliqué Alain Madgin, du cabinet de relations publiques National. «Ce processus d’échanges et de consultations est une étape prévue dans le plan d’affaires de l’entreprise.»

Les représentants de Mine Arnaud, dont le directeur François Biron, ont donc présenté les détails du projet tel qu’avancé jusqu’à présent. «C’était la première rencontre avec autant d’informations, on voit que le projet se précise», s’est exprimé la directrice générale de la Corporation de protection de l’Environnement de Sept-Îles, Stéphanie Prévost. «Plus l’entreprise fait preuve de transparence, plus il est facile par la suite d’émettre des recommandations, on n’est pas rassuré à 100%, mais ça permet des discussions ouvertes sur les préoccupations actuelles et futures.»

Aussi invité, le Regroupement citoyen pour la Sauvegarde de la grande Baie de Sept-Îles a pour sa part émis des doutes quant à l’intention de Mine Arnaud de tenir ce genre de rencontre. «Ce n’était assurément pas une consultation, plus une rencontre d’informations», a précisé la porte-parole, Louise Gagnon. «Ce qui est bien, c’est que tous les organismes présents ont été unanimes sur les enjeux de la qualité de l’air, les effets cumulatifs des projets et la qualité de l’eau de la baie, ainsi que sa sauvegarde.»

Mme Gagnon dit craindre que le projet ne change en cours de route puisqu’il y a deux semaines, Mine Arnaud annonçait qu’elle allait également valoriser la magnétite, en plus de l’apatite. «Ça fait peur pour l’avenir, qu’est-ce qui nous dit que d’ici cinq à dix ans, Mine Arnaud ne doublera pas la grandeur de la fosse? C’est ce qui s’est passé à Malartic…»

Pour le Conseil régional de l’Environnement de la Côte-Nord, l’organisme préfère attendre d’obtenir l’étude d’impact environnemental avant de commenter davantage le processus. La Corporation de protection de l’environnement procèdera quant à elle à la réalisation d’un cahier comprenant ses préoccupations qu’elle soumettra à Mine Arnaud.

Les absents
Fondation Rivières a déploré ne pas avoir été invitée à la consultation. «Je pense que Mine Arnaud a peur d’inviter les véritables groupes environnementaux parce qu’ils ne veulent pas se faire poser de vraies questions», a déploré le porte-parole à Sept-Îles, Jacques Gélineau. Le Regroupement citoyen pour la Sauvegarde de la grande baie de Sept-Îles s’est aussi dit déçu de l’absence de Fondation Rivières, Sept-Îles sans Uranium et le Centre d’éducation et de recherche de Sept-Îles. L’Organisme de bassins versants de Duplessis et le Comité de défense de l’eau et de l’air de Sept-Îles étaient quant à eux présents.

Rencontres avec citoyens
Au moment d’écrire ces lignes, Mine Arnaud devait également rencontrer une vingtaine de citoyens résidant à proximité du site de la mine. À savoir pour quelles raisons la société a choisi de tenir des rencontres individuelles plutôt qu’une assemblée publique, Mine Arnaud explique son choix par le fait que certaines personnes ne se sentent pas à l’aise de s’exprimer en groupe. «On est prêt à répondre aux préoccupations environnementales, à savoir si ces gens seront relocalisés, nous ne sommes pas prêts à répondre», a devancé M. Madgin.

La mine de Mine Arnaud, dont l’exploitation pourrait débuter dès 2015, se traduirait par des investissements 750 millions $ et la création de 200 emplois permanents. L’étude de faisabilité du projet devrait être ficelée au début 2012. Les partenaires de Mine Arnaud sont Investissement Québec (61,7%) et la Norvégienne Yara International ASA (30,3%).

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