Alouette: Québec octroie un bloc énergétique de 500MW

Par Fanny Lévesque 31 octobre 2011
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Aluminerie Alouette a franchi une étape essentielle au démarrage de sa troisième phase d’expansion lundi, en recevant la garantie de Québec de l’octroi d’un bloc énergétique de 500 mégawatts, une condition nécessaire à la réalisation du projet évalué à 2 milliards $. C’est le premier ministre du Québec lui-même qui est venu en faire l’annonce en compagnie de son ministre du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation, Sam Hamad.

«Ce sera l’un des plus importants projets économiques du Québec», a affirmé Jean Charest. «Ce n’est pas juste pour aligner les chiffres, on parle ici d’un projet qui assure la pérennité de toute une communauté.» Selon lui, les investisseurs invités à jeter l’ancre au Québec dans le cadre du Plan Nord prendront exemple sur l’aluminerie. «On prouve qu’on peut être vert et être parmi les plus efficaces au monde», a-t-il mentionné en faisant allusion aux récentes performances de l’aluminerie.

La phase 3 d’Aluminerie Alouette se traduira par l’ajout à l’usine d’une 3e salle de cuves, comprenant 216 cuves additionnelles. Québec allouera son énergie au tarif grande puissance d’Hydro-Québec à l’aluminerie, ce qui lui donnera la puissance de faire grimper sa production annuelle à 930 000 tonnes de métal gris.

Entente structurante
La phase de construction contribuera au soutien de 15 000 emplois-année au Québec, pendant la durée des travaux. L’exploitation, quant à elle, entraînera la création de 1500 emplois, directs et indirects, dont 1000 en transformation. À Sept-Îles, l’entreprise créera 300 emplois permanents supplémentaires, au terme du projet.

Alouette s’engage également à verser 75 millions $, sur 25 ans, dans le Fonds de développement économique en plus d’allonger 10 millions $ pour la création d’un pavillon universitaire qui abritera notamment la chaire de recherche sur le carbone, créée par l’aluminerie en juin.

Pas d’échéancier
«C’est une belle façon de terminer l’année 2011. La table est mise pour la célébration de nos 20 ans d’existence en 2012», s’est réjoui le président-directeur général d’Aluminerie Alouette, André Martel qui rappelle cependant que d’importants éléments restent à être ficelés avant de donner le coup d’envoi à la troisième phase.

«Bien que l’entente d’aujourd’hui soit clé dans le processus menant à l’expansion, l’ajout d’une troisième salle de cuves sera confirmé à la suite des études d’ingénierie, de même qu’avec les approbations requises des actionnaires (…) j’aimerais vous donner une date aujourd’hui, mais ce n’est pas le cas.» Alouette appartient à un consortium de cinq partenaires, dont Rio Tinto Alcan (40%).

Les dignitaires présents lors de l'annonce

Respect des Autochtones
Invité à prendre la parole, le Chef de la communauté de Uashat mak Mani-Utenam a avisé ses pairs que le développement d’une troisième phase chez Alouette devra se faire selon le respect des valeurs des peuples autochtones. «Nous sommes ouverts au dialogue pour trouver des solutions conciliant les aspirations de chacun», a indiqué Georges Ernest Grégoire.

Pour sa part, André Martel a indiqué qu’il y a toujours existé «un respect mutuel» entre les deux peuples. «On entretient un lien régulier avec la communauté, on verra également opportunité à venir, en cours de route.» L’aluminerie offre déjà un programme d’intégration pour les Autochtones de la région, en plus de retenir les services d’entrepreneurs innus.

La Ville se réjouit
La Ville de Sept-Îles s’est également réjouie de l’annonce et surtout «de ce qu’elle laisse présager pour l’avenir», a souligné le maire, Serge Lévesque en qualifiant Alouette d’entreprise exemplaire pour la région. Développement économique Sept-Îles a aussi souligné que l’entreprise septilienne injecte chaque année un demi-milliard $ dans l’économie québécoise.

Aluminerie Alouette produit 570 000 tonnes d’aluminium par an et embauche quelque 1000 travailleurs. La phase 2 d’expansion de l’usine a été complétée en 2005 grâce à des investissements de 1,4 milliard $.

Sur la photo, le premier ministre du Québec, Jean Charest en compagnie du président-directeur général de l’Aluminerie Alouette, André Martel.

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