Stéphane Lafleur: le petit réalisateur qui conquiert le monde

Par Éditions Nordiques 18 octobre 2011
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Les jeunes réalisateurs envahissent tranquillement mais sûrement le cinéma québécois. Ce sont eux qui font rayonner le cinéma d’ici partout sur la planète. Aux côtés des Xavier Dolan et Denis Villeneuve, il y a aussi Stéphane Lafleur, qui a raflé plusieurs prix avec son premier film, Continental un film sans fusil, il y a trois ans. C’est maintenant son dernier cru, En terrains connus, qui visite les festivals du monde. Lui et son film s’arrêtent à Sept-Îles les 19 et 20 octobre prochains dans le cadre des Rendez-vous du cinéma québécois.

Revenant tout juste de Namur (Belgique) et de son célèbre festival où son film était en compétition officielle, Sébastien Lafleur semble pourtant avoir plus de plaisir à visiter la Côte-Nord que la planète. Il est même surpris que son deuxième film ait un si bel accueil à l’étranger, considérant avoir fait un film très québécois. «En Asie, dans un festival, ça riait autant qu’au Québec!» Mais la réponse est très variable d’un festival à l’autre, admet-il. «Parfois on revient d’un festival et on se demande quoi on est allé faire là. Mais je vise le Québec avant tout», insiste-t-il, malgré ses succès internationaux.

C’est que pour le cinéaste, la diffusion des films québécois n’a pas encore sa juste part au Québec, encore plus dans les régions comme la nôtre. «Les Rendez-vous du cinéma québécois, ça apporte plein de choses, ne serait-ce que l’accès au film pour le public, mais ça nous donne à nous aussi, les réalisateurs, un accès au public. C’est rare, en cinéma. Ça nous permet de démystifier ce qu’on fait et de montrer aux jeunes des régions que ça se peut, de faire du cinéma au Québec. J’étais moi aussi, il y a quelques années, un jeune qui rêvait de cinéma. Puis je n’ai jamais dépassé Tadoussac, j’étais super content quand on m’a dit que j’irais sur la Côte-Nord.»

Une bibitte qui fait peur
La diffusion des films québécois est un sujet qui touche particulièrement le réalisateur. «Il faut oser un peu. Peut-être qu’il y a une mauvaise impression devant le vocabulaire proposé. Parler de «cinéma d’auteur» peut faire peur, il semble y avoir un préjugé défavorable. Pourtant, un film commercial peut être très profond et un film d’auteur peut être super accessible.»

Sébastien Lafleur s’est d’ailleurs donné la mission de produire des films qui nageront en plein milieu, entre le «pointu et l’accessible», en y apportant plus d’humour, entre autres. «Mon film a été peu diffusé, seulement dans 12 salles. Pourtant, quand les gens le voient, la plupart comprennent tout et aime le film. Parfois les gens pensent qu’ils ne comprennent pas, mais ce n’est pas vrai.»

Un homme du futur
En terrains connus raconte l’histoire d’un frère et d’une sœur que presque tout sépare. Puis un homme du futur avertir Benoit que sa sœur va bientôt subir un terrible accident. Devant aller récupérer une remorque au chalet familial, les deux finiront par se rapprocher. Reconnu pour ses ambiances minimalistes, le cinéaste use d’un humour subtil, parfois jaune.

Entre l’enregistrement d’un troisième album avec son groupe folk-country Avec pas d’casque et l’écriture du scénario de son troisième film, dont il ne veut rien divulguer encore, Stéphane Lafleur donnera au Cégep de Sept-Îles une leçon de cinéma en plus de participer à une projection de son film, les 19 et 20 octobre prochains.

Programme des Rendez-vous du cinéma québécois
Du 27 septembre au 9 novembre, la Tournée des Rendez-vous du cinéma québécois parcourt la Belle province afin d’amener le cinéma d’ici aux Québécois de partout au pays. Au cœur des activités prévues pour Sept-Îles, la projection au Ciné-Centre du film Le bonheur des autres (19 octobre), avec la présence de l’actrice Ève Duranceau, et du film En terrains connus (20 octobre), avec la présence du réalisateur Stéphane Lafleur.

Un programme de courts métrages québécois sera aussi diffusé au Cégep de Sept-Îles. Le documentaire Sauvage sera présenté le 20 octobre, toujours au Cégep de Sept-Îles, suivi d’une discussion avec Daniel Picard, un Huron chargé de la promotion de la culture autochtone. Une leçon de cinéma sera également offerte aux étudiants en Arts et Lettres par Stéphane Lafleur. Pour tous les détails: rvcq.com.

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