Une aire marine protégée dans la péninsule Manicouagan

Par Éditions Nordiques 23 août 2013
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Un territoire de 712 mètres carrés situé dans la péninsule Manicouagan devient une aire marine protégée dans l’estuaire du Saint-Laurent. Le Parc Nature de Pointe-aux-Outardes assurera la gestion de cette réserve aquatique projetée au cours des trois prochaines années, grâce à une aide financière de 150 000 $ qui lui a été octroyée par le gouvernement du Québec.

Ce nouveau statut est en vigueur depuis l’annonce faite par le ministre du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs, Yves-François Blanchet, le 21 août à Pointe-aux-Outardes. Certaines restrictions sont déjà effectives, si bien qu’il est désormais interdit d’y effectuer de l’exploitation minière ou pétrolière.

M. Blanchet a toutefois tenu à préciser qu’il est hors de question de mettre un frein à l’activité humaine dans ce secteur, mais qu’il s’agit «du plus haut niveau de protection marine pour une aire». La pêche est toujours permise, tandis que les droits acquis dont jouissent les Premières Nations sur le territoire demeurent valides.

Le ministère épaulera le Parc Nature dans la gestion de cette aire, qui vise à protéger de nombreuses espèces menacées ou vulnérables, à assurer une utilisation durable des ressources du territoire et à conserver la biodiversité écosystèmes littoraux, estuariens et marins. Le phoque commun, le marsouin commun et le petit rorqual font partie des espèces que l’on souhaite préserver.

La réserve aquatique projetée de Manicouagan est inclus dans la Zone importante pour la conservation des oiseaux (ZICO) de Baie-Comeau. Elle s’étend de la rivière Manicouagan jusqu’à la rivière Betsiamites.

Le député de René-Lévesque, whip en chef du gouvernement et responsable de la région de la Côte-Nord, Marjolain Dufour, a tenu à rappeler que ce secteur est déjà prisé des visiteurs, en particulier des amateurs d’activités nautiques, mais que cette nouvelle désignation permettra d’élargir sa visibilité en présentant ses richesses naturelles à l’ensemble des Québécois. «Nous aurons la chance de profiter d’une offre de services diversifiés, dans une optique de développement durable», a-t-il souligné.

Un modèle à suivre
L’unanimité des acteurs interpelés dans le processus de création de cette aire protégée a grandement facilité l’avancement du dossier, selon le directeur du Parc Nature de Pointe-aux-Outardes, Denis Cardinal. «On a dû faire beaucoup de consultation parce que le milieu devait accepter. On s’est retrouvé avec un projet pour lequel tout le monde était d’accord, que ce soit l’Association touristique, la Chambre de commerce, la Municipalité et les nombreux organismes qui sont concernés», indique celui qui multiplie les efforts depuis 15 ans pour en arriver à cette fin.

L’aide financière accordée au Parc Nature vise à créer des plans de conservation, de gestion et de mise en valeur au cours des prochaines années. «J’espère qu’en deux ans, on peut faire le travail avec les gens du milieu, pour ensuite se rendre aux audiences publiques», avance M. Cardinal. Cette étape finale consiste en une période de consultation destinée à la population et aux groupes qui souhaitent prendre part au projet.

Une seule autre aire marine protégée avait été auparavant désignée au Québec. Il s’agit du Parc marin du Saguenay-Saint-Laurent, dont la gestion est cependant partagée entre le provincial et le fédéral. Compte tenu de la création de cette réserve aquatique projetée, 1,3 % du territoire marin québécois est désormais protégé, alors qu’il en était de 0,8 % avant cette annonce et que la cible à atteindre d’ici 2020 est de 10 %.

«C’est une grosse progression, mais c’est une fraction de ce vers quoi on s’en va», a indiqué le ministre, qualifiant le Parc Nature de modèle à suivre pour les autres organisations qui souhaitent en arriver à la désignation d’une aire marine protégée.

PHOTO: Le député de René-Lévesque, Marjolain Dufour, le directeur du Parc Nature de Pointe-aux-Outardes, Denis Cardinal, et le ministre du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs, Yves-François Blanchet, ont dévoilé la réserve aquatique projetée de Manicouagan le 21 août. (Photo : Le Manic)

Texte: Marlène Joseph-Blais

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