Troubles alimentaires : lorsque se nourrir devient une prison

Par Éditions Nordiques 31 janvier 2018
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La présidente du conseil d’administration d’Eki-Lib Santé Côte-Nord, Linda Belzil est ici accompagnée de la directrice générale de l’organisme, Josée Pelletier.

Sous le thème «Les troubles alimentaires peuvent être une prison», la semaine nationale de sensibilisation aux troubles alimentaires se tiendra du 1er au 7 février et comporte la tenue de plusieurs activités organisées par Eki-Lib Santé Côte-Nord. L’objectif est de sensibiliser la population à cette problématique de santé, dont on parle peu.

Un constat s’impose, la plupart des personnes atteintes d’un trouble alimentaire éprouvent encore aujourd’hui de la honte et et de la peine à en parler aux gens de leur entourage. «Ça se manifeste souvent dans l’intimité. C’est caché. Rien n’est nommé», tient à préciser la présidente du conseil d’administration d’Eki-Lib Santé Côte-Nord, Linda Belzil.

Tout comme la dépression il y a plusieurs années, les préjugés envers les troubles alimentaires sont tenaces. «Les gens ne comprennent pas ce que ça implique un trouble alimentaire. C’est avant tout un mécanisme de défense. Une manière inadéquate de gérer les émotions», soutient-elle. «Si on ne fait que s’attaquer à l’alimentation, on fait fausse route. On ne va pas à l’essentiel du problème.»

Même si ce n’est pas toujours la cause première, l’importance accordée à l’apparence physique peut en être une cause. «La société fait en sorte qu’on a pris l’habitude de regarder en surface. La réussite est aussi souvent basée sur ce critère», ajoute-t-elle. «On va en arriver à juger plus facilement une personne grasse qu’une personne mince.»

Une fausse impression de contrôle

Puisque l’alimentation devient une obsession pour les personnes atteintes, la période des Fêtes n’est pas toujours synonyme de plaisir. «À Noël, je prépare à manger à ma famille, mais je n’en mange pas. Je reste à l’arrière et j’observe. Je ne m’assois jamais avec les gens», confie la directrice générale d’Eki-Lib Santé Côte-Nord, Josée Pelletier. «Je voudrais le faire, mais j’en suis incapable.»

Ces comportements compensatoires peuvent mener très souvent à des excès. «On pense qu’on le fait pour prendre soin de soi. Si on se met à faire de l’activité physique, on le fera de manière intensive», renchérit Mme Pelletier. Il faut voir quel est le lien entretenu avec la nourriture. À quel moment, elle peut devenir une bouée.»

Pour les proches, le temps passé aux toilettes chaque jour par une personne de leur entourage peut être un important signe précurseur. «Je peux passer plusieurs heures aux toilettes. J’en finis par me sentir coupable. Je manque des moments importants avec mes proches. Les repas en famille ne sont plus nécessairement synonymes de plaisir», dit Mme Pelletier.

Un travail important

Dans un tel contexte, une semaine nationale de sensibilisation aux troubles alimentaires revêt toute sa pertinence. «Ceci a un impact majeur sur la demande de services. On reçoit beaucoup plus d’appels, souligne Mme Pelletier. Ça nous pousse à croire qu’il est essentiel de faire des interventions plus régulières dans les différents médias.»

Les activités organisées par Eki-Lib Santé Côte-Nord consistent en une exposition de différents ouvrages sur le thème des troubles alimentaires à la Bibliothèque Louis-Ange-Santerre (du 1er au 7 février), une conférence au Centre d’amitié autochtone de Sept-Îles (2 février de 13h à 15h) et en une journée porte ouverte (3 février de 12h à 17h) des bureaux de l’organisme au 652, avenue De Quen.

À cela s’ajoutent deux ateliers sur la pleine conscience (5 et 6 février de 19h à 21h) et la diffusion du documentaire «Ma jolie prison», le 7 février de 19h à 21h, au gymnase de la Maison des organismes communautaires de Sept-Îles. Pour obtenir plus de détails à ce sujet, il suffit de se rendre au www.eki-lib.com ou de composer le 418 968-3960/1 877 968-3960.

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