Société du Plan Nord : Les villes affichent leurs couleurs

Par Fanny Lévesque 31 janvier 2012
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Après que Baie-Comeau eut décidé de s’afficher publiquement comme étant «le meilleur choix» pour accueillir le siège social de la Société du Plan Nord, les villes de Port-Cartier, Fermont et Sept-Îles n’ont eu d’autres options que de dévoiler à leur tour, leurs couleurs. Fermont a donné son appui à Sept-Îles, tandis que cette dernière, tout comme Port-Cartier, a commencé à faire valoir leurs atouts auprès de Québec.

À l’automne, lors d’une rencontre avec le ministre responsable du Plan Nord, Clément Gignac, les maires des villes de Sept-Îles, Port-Cartier et Baie-Comeau, s’entendaient pour demander à Québec d’installer le siège social de la Société du Plan Nord sur la Côte-Nord. Il avait alors été convenu par les trois municipalités qu’aucune pression ne serait exercée par l’une d’entre elles auprès du gouvernement. «On avait convenu qu’il n’y aurait pas d’offensive individuelle», a indiqué le maire de Sept-Îles, Serge Lévesque.

Malgré tout, en novembre, Baie-Comeau est sorti publiquement pour revendiquer le siège social de la future Société d’État. «Puisque le pacte ne tient plus, nous avons aussi commencé les représentations», a fait savoir le maire Lévesque. En ce sens, des lettres ont été envoyées au ministre Gignac, ainsi qu’au premier ministre du Québec par la Ville, la Chambre de commerce et Développement économique Sept-Îles. «Disons que la sortie de Baie-Comeau nous a surpris, mais chacun est libre de faire ce qu’il veut», a ajouté le maire.

Du côté de Port-Cartier, la mairesse s’est adonnée au même exercice avec la Chambre de commerce et la Corporation de développement économique et industriel. «Nous allons envoyer aussi une correspondance à M. Gignac», a précisé Laurence Méthot. «On ne veut pas créer de débat, ni de chicane, nous voulons simplement dire au ministre que nous voulons le siège social autant que les autres.»

Des atouts importants
Baie-Comeau croit fortement en ses chances de devenir la terre d’accueil du siège social de la Société du Plan Nord parce qu’elle est la seule municipalité à posséder un lien routier vers Fermont. «En plus de son positionnement stratégique, la MRC de Manicouagan possède les infrastructures, les services et l’espace nécessaire pour accueillir le siège social, les nouvelles entreprises, les nouveaux arrivants et les projets d’expansion qui seront liés aux retombées», a fait valoir la mairesse, Christine Brisson.

Selon le maire Serge Lévesque, Sept-Îles représentante quant à elle la porte de sortie du Plan Nord puisque le minerai extrait du Nord-du-Québec transigera via le chemin de fer, puis par le Port. «Le minerai risque d’assurer le succès du Plan Nord (…) En plus, tous les services sont en place pour desservir la Société du Plan Nord et son personnel pourra dialoguer avec les entreprises, qui sont sur place», a ajouté M. Lévesque.

Du côté de Port-Cartier, la mairesse rappelle que la municipalité est la troisième ville en importance sur la Côte-Nord et qu’elle ne dispose «d’aucune structure provinciale.»

Pas de chicane
En somme, les villes de la Côte-Nord ne veulent pas créer de chicane entourant l’éventuelle arrivée de la Société du Plan Nord dans la région. «Nous n’avons nullement l’intention de participer à une rivalité régionale», a souligné la mairesse Brisson. Pour sa part, la mairesse de Port-Cartier espère que le débat ne tournera pas en «guerre de clochers.» «Ce n’est pas une décision qui viendra de la région, mais plutôt du ministère», a-t-elle expliqué. «Clément Gignac prendra sa décision au meilleur de sa connaissance et l’important, c’est que les retombées soient ressenties dans l’ensemble de la région.»

En faisait valoir les atouts de Baie-Comeau, la mairesse Christine Brisson a forcé les élus des autres villes de la Côte-Nord à afficher leurs couleurs en vue de l’accueil du siège social de la Société du Plan Nord dans la région. (Photo : archives Le Manic)

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