Schefferville: Programme de formation destiné aux Autochtones

Par Fanny Lévesque 1 septembre 2016
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Le président et chef de la direction de Tata Steel Minerals Canada, Rajesh Sharma, le ministre responsable des Affaires autochtones, Geoffrey Kelley et le directeur général de la Commission de développement des ressources humaines des Premières Nations du Québec, Ralph Cleary.

Tata Steel Minerals Canada et la Commission de développement des ressources humaines des Premières Nations du Québec lancent un nouveau programme progressif de formation pour accroitre son nombre d’employés autochtones, issus des communautés voisines Matimekush-Lac John et Kawawachicamach.

Même si elle fourmille dans la cour arrière, travailler à la mine n’est pas si simple. Le projet-pilote «L’Essentiel des mines» vise à ouvrir les portes de l’industrie aux jeunes autochtones qui souhaitent expérimenter un métier du secteur minier. Le programme s’intéresse à la base et est axé sur la préparation à l’emploi et au développement de compétence.

«Il y a beaucoup de jeunes qui veulent travailler», a assuré le chef de la communauté innue de Matimekush-Lac John à Schefferville, Tshani Ambroise, présent lors de la signature mercredi, d’un protocole d’entente entre la minière et la Commission. Mais les moyens pour y arriver manquent parfois à certains. Avec ce nouveau programme – unique dans l’est du Canada, l’accès à la formation sera plus facile, selon lui.

Les candidats de 18 ans et plus, ayant au mieux complété un troisième secondaire, pourront s’inscrire dès cet automne et notamment explorer trois postes chez Tata Steel. Un suivi serré des étudiants sera aussi effectué par des conseillers à l’emploi pour les encadrer à plus long terme et leur offrir la possibilité de poursuivre leur formation.

«On vient répondre à un besoin qu’on n’était pas capable de combler», explique le directeur général de la Commission, Ralph Cleary, rappelant le contexte social difficile des communautés en milieu isolé. «Des fois, pour des raisons familiales par exemple, il y en a qui quittent avant la fin du secondaire (…) Il faut aller chercher ces gens-là».

Faire le saut et quitter la communauté pour les études pouvaient devenir compliqué. Dans ce cas, la formation sera offerte au sein même des communautés, gratuitement. «Nous sommes très préoccupés par l’employabilité. Ce programme va permettre de faire travailler des gens de chez nous», assure le chef Ambroise. Les partenaires du projet espèrent attirer une trentaine d’élèves dès septembre.

Par cette initiative, Tata Steel Minerals Canada (TSMC) espère voir grandir le nombre de travailleurs autochtones sur son site minier. Pour l’heure, la société estime que sur ses quelque 400 employés, au moins 25% proviennent des Premières Nations. L’objectif fixé par l’entreprise atteint 40%.

Le financement du projet-pilote sera assuré par plusieurs partenaires, dont Ottawa et Québec. Le ministre responsable des Affaires autochtones, Geoffrey Kelley a d’ailleurs agi comme «témoin» de la signature du protocole d’entente, un «geste important» qu’il a salué. «L’éducation rend les choses possibles», a-t-il dit.

Depuis 2010, Tata Steel Minerals Canada développe son projet minier DSO, situé à cheval entre la frontière du Québec et du Labrador. En juillet, l’État est devenu partenaire de la société en y investissant pas moins de 175 millions $. À terme, le projet DSO doit générer 1,5 milliard d’investissements et produire 6 millions de tonnes de fer par an.

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