Regards sur les industries du passé au Musée régional

Par Éditions Nordiques 28 mars 2012
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Deux nouvelles expositions, une thématique. Le Musée régional de la Côte-Nord se penche sur l’héritage industriel de la Côte-Nord et du Québec avec ses deux nouvelles offres. La première, «La Stanley», se penche sur les traces et les impacts que laisse une usine après sa fermeture dans une petite communauté. La seconde, «Patrimoine industriel nord-côtier» témoigne que la Côte-Nord a une vie industrielle depuis longtemps que l’on pense.

En donnant naissance à son exposition «La Stanley», le photographe Michel Arcouette a tout d’abord voulu rendre hommage à son père et à son grand-père, qui ont travaillé dans cette usine du même nom, située en Montérégie, et qui a fermé ses portes dans les années 80. L’artiste ne cache pas sa position dans son exposition, au contraire, son point de vue en est indissociable. «Quand ça va bien, c’est grâce à la direction. Quand ça va mal, c’est à cause de l’ouvrier et on change d’endroit.»

Celui qui a aussi une carrière dans le milieu financier a donc marié à ses photographies un graphique qui représente l’essor économique de la Stanley… et de sa fermeture. Le photographe également joué avec plusieurs symboles, dont le vide, qui est maintenant ce qui occupe le bâtiment. Dans une photographie, une maison se dessine faiblement derrière la poussière d’une fenêtre. «La maison, c’est le rêve de l’ouvrier qui s’écroule. J’ai voulu recréer la solitude et l’abandon.»

Jouant sur plusieurs niveaux, Michel Arcouette a également voulu faire un pied de nez symbolique à l’industrialisation, en agrafant ses négatifs près des œuvres exposées. Ainsi, celles-ci sont uniques et impossibles à reproduire, comme à l’époque préindustrielle.

Conserverie de homards à Baie-du-Renard (Anticosti) vers 1905. Source : BAnQ

Conserverie de homards à Anticosti vers 1905. Source : BAnQ

Patrimoine industriel
C’est en voulant créer un écho à l’exposition de M. Arcouette que le Musée a donné la mission à son équipe de se pencher sur l’histoire industrielle de la Côte-Nord. Trois facettes sont présentées dans «Patrimoine industriel nord-côtier», soit l’industrie maritime, qui remonte à aussi loin que le 16e siècle avec les grandes pêches des Basques, l’industrie forestière, qui a fait de Clarke City la ville la plus moderne de la Côte-Nord durant la première moitié du 20e siècle, et l’industrie minière, maintenant incontournable.

«Chacune des trois industries aurait pu avoir leur propre exposition dans la grande salle, font valoir le directeur général du Musée, Christian Marcotte, et l’anthropologue, Steve Dubreuil. Ce n’est qu’un survol.» Malgré tout, les visiteurs seront sans aucun doute surpris par plusieurs informations, photos et objets à l’appui. «Ça remonte à loin la présence de grandes industries sur la Côte-Nord. Il y a eu des boums, et puis plus rien. Peut-être des leçons à tirer de ça. Ce n’est pas nouveau, le Plan Nord», résume M. Dubreuil, qui a travaillé deux mois à temps plein sur l’exposition.

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