Pointe-Noire: Québec veut faire revivre l’usine de bouletage

Par Fanny Lévesque 16 février 2017
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Les installations de la Société ferroviaire et portuaire de Pointe-Noire.

La Société ferroviaire et portuaire de Pointe-Noire (SFPPN) cherche à donner une seconde vie à l’usine de bouletage et lance un appel de projets dans l’espoir d’un redémarrage des installations, en veilleuse depuis 2013.

Québec invitera d’ici les prochains jours, les entreprises qui auraient dans leur mire l’usine de boulettes de fer à manifester leur intérêt, a appris Le Nord-Côtier. Mais leurs visées devront notamment permettre d’assurer un maximum de retombées économiques dans la région ainsi que la pérennité des équipements, toujours selon nos informations.

Quel pourrait être le potentiel de l’usine de bouletage vieille de 50 ans? «Toutes les possibilités sont ouvertes», analyse l’avocat Luc Dion, qui a bien accepté de poser son regard sur la possible vente de l’usine, dans le contexte où l’État est maintenant propriétaire. «Je suis convaincu qu’il peut y avoir des éléments très favorables à la réouverture qu’on n’aurait jamais pu obtenir autrement».

Selon lui, le désenclavement de Pointe-Noire ouvre la porte à une foule de scénarios et tout autant pour l’avenir de l’usine de bouletage. «(L’intérêt pourrait venir) de tous ceux qui touchent à l’industrie», lance-t-il. On pourrait donc assister à la création de partenariats, à l’émergence de sociétés ou à la manifestation de ceux déjà bien en place sur la Côte-Nord ou dans la fosse du Labrador.

Cliffs Natural Resources a mis en veilleuse son usine de bouletage de Sept-Îles en juin 2013, avant même de tirer un trait sur la totalité de ses activités au Québec et au Labrador en décembre 2014. C’est la production de la mine Scully à Wabush qui était transformée en boulette de fer depuis 1965, celle de la mine du lac Bloom restait à l’état de concentré.

Défis

«La grande question sera de savoir s’il y a beaucoup de réparation à faire par exemple», soulève M. Dion, rappelant que c’est un circuit «qui travaillait avec le minerai très particulier de Scully». «Une usine de bouletage, c’est pas comme une mixette, tu dois la configurer avec un certain type de minerai pour produire un certain type de boulette».  La capacité de production de l’usine atteint 6 millions de tonnes de boulettes.

La réouverture de l’usine de bouletage, dont l’arrêt a entraîné la perte de quelque 165 emplois, aurait un impact «très intéressant» sur l’économie, assure M. Dion. «Ça vient générer une activité économique importante parce que tu n’es plus juste une zone d’expédition, tu deviens une zone de réception (pour les intrants), de production et d’expédition», dit-il. Il faut rappeler que plusieurs PME de la région tiraient aussi profit des activités de l’usine de Sept-Îles.

Les promoteurs auront jusqu’à la fin du mois pour manifester leur intérêt à la SFPPN. Le détail des projets pourrait être déposé par la suite. En décembre, la Société indiquait au Journal que le redressement du prix du fer (actuellement autour de 90$US la tonne) avant réveillé l’appétit de plusieurs entreprises «qui frappait à la porte» de Pointe-Noire.

Québec a déboursé 66,75 millions $ pour mettre la main sur les actifs de Cliffs Natural Resources dans le secteur de Pointe-Noire, dans la foulée de la restructuration légale du géant minier.

 

 

 

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