Nouvelle prison: Sitôt inaugurée, sitôt critiquée

Par Fanny Lévesque 3 mars 2017
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Il n’a pas fallu beaucoup de temps avant que la «modernité» de la nouvelle prison et les services offerts au détenu soient critiqués.

«Je trouve que c’est une prison luxueuse et je trouve ça indécent parce que comme société, ça veut dire qu’on est à l’aise de traiter nos criminels mieux qu’on traite nos propres aînés, qui on sait, peine à bien manger. On les nourrit avec des repas à 2$», a dénoncé le directeur Québec de la Fédération canadienne des contribuables, Carl Vallée.

«J’ai l’impression qu’on est allé au-delà de ce qu’on aurait dû être», explique M. Vallée. «C’est parfaitement légitime pour le gouvernement de construire une prison et je sais que la région de Sept-Îles en avait grandement besoin, mais est-ce qu’il n’y a pas moyen de faire beaucoup plus minimaliste», s’interroge-t-il.

M. Vallée montre du doigt l’aménagement de télévisions et d’électroménagers «dernier cri», entre autres. Le son de cloche est le même à la Coalition Avenir Québec qui dénonce «vivement» des coûts «beaucoup trop chers» alors que «les familles du Québec continuent à voir d’importants services sous-financés», est-il écrit dans un communiqué.

Le porte-parole en matière de sécurité publique, André Spénard, dit mal s’expliquer «que cette grande prison, construite à grand coût, abrite des meubles luxueux tels que des télévisions plasma équipées d’un système d’écouteurs personnel ou des électroménagers haut de gamme». Selon lui, «nos aînés» n’ont pas droit à ce même traitement en CHSLD.

«À l’aise» avec le budget, dit le PQ 

La députée péquiste de Duplessis, Lorraine Richard, s’est dite «très à l’aise» avec le coût de projet, qui a d’ailleurs reçu le feu vert sous le gouvernement de Pauline Marois en 2013.  «Il y a quand même des coûts minimums de base» à la construction d’une prison. «Il y a de plus en plus de normes», rappelle-t-elle.

«Ça ne va pas nécessairement avec le nombre de détenus ou de cellules», assure Mme Richard, qui nuance que les détenus de Sept-Îles «étaient presque dans une situation inacceptable» et qu’il faut aussi penser aux agents qui travailleront maintenant dans un environnement plus sécuritaire. «C’était désuet, tout le monde le disait».

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