Négociation collective à la Résidence des Bâtisseurs : La question du salaire n’est toujours pas résolue

Par Éditions Nordiques 13 août 2013
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La première convention collective de trois ans venait à échéance le 15 juillet dernier, à la Résidence des Bâtisseurs de Sept-Îles. Aux mois de mai et de juin, six séances de négociations entre les syndiqués et l’employeur, qui est le promoteur montréalais JPH international, ont eu lieu. Elles ont permis de régler la question normative, mais l’augmentation de salaire au-delà de 14$ l’heure est refusée pour l’instant par la partie patronale. Le syndicat des Métallos a récemment fait appel à un conciliateur. Les deux parties sont en train de déterminer les dates de rencontres avec ce dernier.

Le 25 juillet, les travailleurs ont rejeté à 77% l’offre patronale. Parmi les 40 employés, il y a 25 préposées aux bénéficiaires et les autres sont affectés à la cuisine et à l’entretien. Les préposées, qui doivent laver, nourrir, administrer la médication, prendre les signes vitaux et voir au bien-être des patients, sont actuellement payées 13,41$ l’heure.

L’établissement privé accueille trois clientèles différentes; des personnes âgées autonomes, semi-autonomes et en perte d’autonomie complète. «Il y a des cas d’Alzheimer qui nécessitent des soins constants et une surveillance de tous les instants», souligne le représentant du syndicat des Métallos, Nicholas Lapierre. Dans le secteur public, le taux horaire est autour de 20$.

Lors de la signature de la première convention collective, en juillet 2010, les syndiqués avaient fait un rattrapage salarial de 24% à la signature. «À l’époque, ces employés gagnaient 10,50$ l’heure. Une augmentation annuelle de 2 % avait été convenue pour les deux années suivantes». Les salariés veulent maintenant gagner plus de 14$ l’heure.

«Ils ont choisi de ne pas demander de vacances, de journées de congé fériées et de journées de maladie pour mettre tous leurs œufs dans le même panier», indique M. Lepage. Le syndicat des Métallos argumente auprès de l’employeur en lui rappelant que le coût de la vie à Sept-Îles est élevé. « Il y a des emplois à Sept-Îles au même salaire, avec des responsabilités moins importantes. De plus, si l’employeur veut une rétention de sa main-d’œuvre et avoir des gens qui feront carrière à la résidence, il faut les attirer. L’employeur n’offre pas d’assurance-salaire, ni de régime de retraite; il reste quoi ? Le salaire. Il faut bien vivre», s’exclame le représentant syndical.

La vision patronale
De son côté, la direction locale de JPH International refuse de commenter la situation et d’expliquer son point de vue. Par contre, Nicholas Lapierre est informé des arguments de la partie patronale. Le promoteur a mis beaucoup d’argent sur la bâtisse au cours des dernières années et souhaite avoir un retour sur l’investissement. De plus, le salaire moyen pour ce type d’emploi au privé, est de 11 à 12$ l’heure. «On est déjà au-dessus de tout le monde», précise M. Lapierre. Finalement, la loi oblige l’employeur à former davantage les préposées aux bénéficiaires que par le passé, ce qui est plus onéreux.

Le syndicat a présentement un mandat de grève entre les mains. Il est actuellement suspendu par le Conseil des services essentiels. Le syndicat doit s’entendre avec ce dernier et l’employeur pour le maintien des services essentiels en cas de grève. «Il n’y aura pas de conflit de travail demain matin, mais à chaque jour qui passe, on avance de plus en plus vers cette situation», avise M. Lapierre. Ce dernier croit que des dates seront arrêtées en septembre avec le conciliateur. S’il n’y a pas entente après cette étape, le syndicat ira voir le tribunal du Conseil des services essentiels.

Rappelons qu’en mai 2012, JPH International a annoncé un investissement de 18 millions$ pour ajouter 155 unités supplémentaires en 2014. La résidence héberge pour l’instant 120 locataires.

Photo : La Résidence des Bâtisseurs dans son format actuel. (Photo : Le Nord-Côtier).

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