Minganie: Les professionnels en faveur du maintien de l’autonomie du CSSS

Par Éditions Nordiques 5 juin 2013
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Le 24 mai, certains intervenants de l’équipe des services professionnels du CSSS de la Minganie ont formulé leurs craintes face à une possible perte d’autonomie de gestion du centre de santé. Ils invitaient tous les intervenants du milieu à travailler de concert avec les autorités locales pour maximiser les chances d’assurer le maintien de l’autonomie du centre de santé et conséquemment, la qualité des services de santé offerts en Minganie.

Mimi Samson, médecin et directrice des services professionnels, Pierre Moore, médecin, et René Ouellet, pharmacien, exprimaient, tour à tour, leurs craintes face à la délicate situation qui se vit actuellement au CSSS de la Minganie et qui risque de compromettre l’autonomie de cet établissement.

«L’équipe des services professionnels a entériné les actions prises par l’ensemble des gestionnaires, incluant celles du conseil d’administration du CSSS de la Minganie, visant un retour à l’équilibre budgétaire. Nous étions partie prenante des mesures proposées à l’Agence régionale de la santé pour boucler le budget. Si l’Agence n’accepte pas le plan de redressement proposé par le CSSS de la Minganie, il y a un risque que le centre de santé se retrouve en position où on ouvre la porte à se voir imposer une fusion», a fait valoir Mimi Samson, représentante de l’équipe des services professionnels au sein de la direction du CSSS.

Une telle possibilité d’intégration de services avec Sept-Îles soulève beaucoup d’inquiétudes auprès des membres de l’équipe des professionnels. Ils craignent que la perte d’autonomie de gestion compromette les choix de priorités concernant les types, le niveau et la qualité de soins à offrir à la population minganoise.

«Dans le passé, on s’est battu très fort, avec notre cœur et une connaissance approfondie des besoins de la clientèle de la Minganie, pour établir les priorités de services à offrir sur le territoire. En fusionnant, on devient sous l’emprise d’un système plus gros, où loin des yeux, loin du cœur, les décisions risquent d’être plus mathématiques, plus impersonnelles. On risque de perdre certains acquis, certains services qu’on a développés. Cela nous fait peur», a-t-elle précisé.

Mimi Samson est d’avis que cela fait au moins trois ans qu’au niveau des gestionnaires on se débat, année après année, pour défendre des points cruciaux visant le maintien et l’amélioration de la qualité des services. «Dernièrement, on a fait des choix. Si on ne sent pas que la population et le personnel de l’établissement embarquent avec nous dans les démarches qui sont en cours, on fait face à un mur. On sent que la commande de fusion, qui est là depuis plusieurs années, devient très très forte et inquiétante. Avec les coupures budgétaires imposées, à ce stade-ci, on nous coupe les vivres. Cela nous inquiète», a noté Mimi Samson.

«On ne connaît pas les implications réelles d’une possible fusion. On peut cependant avoir certaines craintes, entre autres, sur le recrutement de nouveaux médecins. Si ce processus se fait à partir de Sept-Îles cela pourrait être au détriment de Havre-Saint-Pierre», a noté Pierre Moore, médecin œuvrant en Minganie depuis de nombreuses années.

Mimi Samson voulait aussi mettre en garde la population qui préconise souvent de couper dans l’administration de l’établissement. Elle constate qu’il y a eu beaucoup de ces coupures au cours des dernières années. Actuellement l’administration fonctionne avec une équipe minimum qui travaille fort et avec cœur pour défendre les choix et la qualité des services à offrir. Selon elle, envisager des coupures supplémentaires à ce niveau est un risque énorme qui compromet le maintien de l’autonomie de gestion du CSSS de la Minganie.

Ces trois professionnels faisaient corps pour sensibiliser la population et l’ensemble du personnel du centre de santé à s’unir derrière une cause commune, qu’est la santé. Leur message était une invitation à travailler de concert, pour convaincre les autorités concernées à maintenir l’autonomie décisionnelle et organisationnelle du CSSS de la Minganie.

Texte et photo: Charlotte Cormier

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