Mines: Alderon dévoile le projet Kami

Par Fanny Lévesque 28 février 2012
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C’est devant les membres de la section Nord-Est de l’Institut canadien des mines que la société canadienne, Alderon Iron Ore, a présenté pour la première fois, les détails de son important projet minier Kamistiatusset (Kami). À peine révélé, le projet, situé en plein cœur de la fosse du Labrador, à cheval entre le Québec et le territoire labradorien, suscite déjà des craintes chez les Fermontois qui vivent à proximité du site projeté de la mine.

Dès 2015, Alderon espère extraire annuellement 8 millions de tonnes de minerai de fer de son gisement dont les ressources minérales sont évaluées à plus d’un milliard de tonnes de fer. La production pourrait même doubler si la santé du marché se maintient, comme le prévoit la société.

«Nous avons confiance au marché mondial du fer à long terme, il y a de la place pour nous, quand on regarde au Brésil par exemple, où certaines productions atteignent 100 millions de tonnes (…) Puis, la croissance de la Chine est loin d’être terminée», a fait savoir le vice-président exécutif, projets chez Alderon, Bernard Potvin.

Plusieurs atouts
Alderon Iron Ore dit également pouvoir compter sur plusieurs atouts pour lui assurer une mise en marché rapide. Les rangs de la société sont notamment composés de plusieurs anciens employés des compagnies IOC et Consolidated Thompson, ce qui permettrait à la minière de profiter d’une expertise enviable, selon M. Potvin.

Alderon entend aussi profiter d’un bassin de main-d’œuvre et de fournisseurs qui se trouve déjà sur place en raison de la proximité du projet avec les villes minières de Fermont, Wabush et Labrador City. «Nous sommes aussi près du réseau électrique de Churchill falls et du chemin de fer de QNS&L», a ajouté M. Potvin qui indique que les négociations avec ces partenaires seront bientôt amorcées.

La minière prévoit expédier sa production via les installations portuaires du Port de Sept-Îles, notamment grâce à son nouveau quai multi-usager dont la construction a été confirmée récemment.

Des citoyens inquiets
À Fermont, un mouvement citoyen s’inquiète des répercussions du projet sur leur qualité de vie. Situés à une dizaine de kilomètres du site minier, les résidents craignent d’être incommodés par les opérations de la mine. «On ne pense pas faire arrêter le projet, mais on veut que les Fermontois soient tenus en compte», a fait savoir la porte-parole du regroupement, Joannie Rouleau.

Le regroupement prévoit déposer un mémoire exprimant leurs préoccupations à l’Agence canadienne d’évaluation environnementale qui doit se pencher sur le projet de la minière. Quelque 800 citoyens auraient déjà signé un document d’appui au mémoire, selon Mme Rouleau. Alderon se rendra d’ailleurs à Fermont pour y tenir une séance d’information, le 15 mars. La société a également ouvert le dialogue avec cinq communautés autochtones du Québec et du Labrador.

La phase de construction du projet évalué à un milliard $ pourrait débuter à la fin de 2013. L’exploitation et le traitement du minerai se feront en majorité du côté de Terre-Neuve-et-Labrador alors que le Québec trouvera son compte dans le transport et l’expédition de la production.

L’exploitation de la mine devrait se traduire par la création de plus de 1500 emplois à temps plein durant 20 ans, dont 268 postes à la mine et au concentrateur.

Le vice-président exécutif – projets chez Alderon Iron Ore, Bernard Potvin, en compagnie du président de la section Nord-Est de l’Institut canadien des mines, Betrand Lessard.

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