L’industrie minière ne connait pas la crise La Côte-Nord enregistre un record

Par Éditions Nordiques 14 mars 2013
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Avec un total de 4,82 milliards $ d’investissements en 2012, le monde minier enregistre un record de placements pour la neuvième année consécutive. Cependant, selon les intentions exprimées par les compagnies minières, une baisse des activités est à prévoir pour l’année 2013.

L’augmentation d’investissements de 23% par rapport à l’année 2011, a été rendue publique par l’Institut de la statistique du Québec dans le cadre de l’enquête préliminaire 2012-2013, sur l’investissement minier au Québec. Les statistiques démontrent que pour la première fois, les placements sur la Côte-Nord, grâce aux projets liés au minerai de fer, ont atteint un montant de 2 milliards $. La région est suivie de près par le Nord-du-Québec avec 1,65 milliard $ d’investissement et par l’Abitibi-Témiscamingue avec 1,03 milliard $.

Pour le président de Développement économique Sept-Îles, Luc Dion, les résultats présentés n’ont rien de surprenant. «Si on prend des projets de New Millennium, Tata Steel ou encore d’Alderon, ce sont des projets qui ont des impacts directement à Sept-Îles. La somme colossale pour l’année 2012, s’explique notamment par l’avancement des projets au lac Bloom, par la compagnie Cliffs. Il ne faut pas confondre avec les projets d’autres compagnies minières, comme IOC ou Mines Wabush, dont les activités ont d’avantage d’impacts au Labrador», a-t-il commenté.

Recul des dépenses en matière d’exploration
En 2012, les dépenses d’exploration et de mise en valeur ont baissé de 16,5%, pour une somme totale de 696 millions $. Les petites sociétés d’exploration (les juniors), avec 54,4% du total, réalisent la majorité des travaux d’exploration et de mise en valeur au Québec. Cependant, au cours des cinq dernières années, les grandes sociétés (les majeurs) ont vu leur part s’accroître, passant de 20,3% en 2007 à 42,5% en 2012. Les sociétés publiques représentent 3,1% des dépenses, pour un total de 22 millions $.

De plus, selon les intentions exprimées par les sociétés minières, l’investissement minier devrait connaître une première baisse après neuf années de croissance consécutives, pour se replier à 4,1 milliards $. De leur côté, les dépenses d’exploration et de mise en valeur se maintiendraient sensiblement au même niveau qu’en 2012, avec des prévisions de 690 millions $.

Sur ce point, le président de Développement économique Sept-Îles rappelle que la crise perdure en Europe, mais a tout de même une vision positive de l’avenir. «2012 a été une grosse année pour ArcelorMittal. Cliffs poursuit son expansion du lac Bloom. Pour 2013, il ne faut pas oublier les grands chantiers, comme le port de Sept-Îles. La compagnie Cliffs va également investir dans ses infrastructures de stockage de minerai», a-t-il ajouté.

De son côté, Patrice Tremblay, président de la section Québec Nord-Est de l’Institut canadien des mines (ICM) estime qu’une belle croissance n’est pas toujours le signe d’une bonne nouvelle. Il analyse les résultats en fonction du marché international. «La Chine a indiqué revoir à la hausse ses investissements, donc la demande en matières premières pourrait être révisée. Ça pourrait servir de coup de pouce pour certaines compagnies», a-t-il fait savoir, indiquant que l’ICM n’était pas spécifiquement informé des intentions des compagnies minières.

À la recherche de l’or
Pour conclure, selon l’Institut de statistique, l’or demeure la substance la plus recherchée par les minières québécoises, qui accaparent 56,0 % des dépenses d’exploration et de mise en valeur, pour une somme de 390 millions $. Les métaux ferreux constituent 99 millions des dépenses, soit 14,3 %. Les métaux usuels tels que le cuivre, le nickel et le zinc représentent 12 % des dépenses pour un montant de 84 millions $. Les éléments de terres rares obtiennent une part de 4,4 % pour un total de 30 millions $. Le graphite fait quant à lui une première apparition parmi les principales substances recherchées, avec 2,1 % des dépenses en matière d’exploration pour une somme 14 millions $.

Avec 4,82 milliards $ d’investissements en 2012, le monde minier enregistre un record de placements pour la neuvième année consécutive. (Photo : archives – Le Nord-Côtier)

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