Les organismes se mobilisent pour le droit au logement

Par Éditions Nordiques 31 octobre 2012
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La Commission populaire itinérante sur le droit au logement a fait escale à Sept-Îles le 24 octobre. Lors des audiences publiques, trois commissaires de la délégation ont recueilli les témoignages de personnes ayant des problèmes d’habitation ainsi que des organismes préoccupés par cet enjeu.

Avec un taux d’occupation d’environ 99 %, la ville de Sept-Îles connait une pénurie de logements importante. Pour remédier à ces problèmes dans la région et partout au Québec, le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) a créé une commission afin de faire un rapport complet sur les problèmes de logements. Les responsables entendent remettre ce rapport au gouvernement.

«Nous allons faire un compte-rendu de la tournée afin de remettre d’ici la fin février un document au nouveau gouvernement. Nous voulons le mettre au fait des problématiques liées au logement, et ce avant l’adoption du budget», a expliqué le coordonnateur du FRAPRU, François Saillant. Il a par ailleurs estimé que le programme de l’accès au logis n’était pas en adéquation avec les droits de la personne. Il a également déploré l’absence de législation sur le droit au logement au niveau fédéral.

Le porte-parole d’Occupation quadruple qui a organisé l’audience de Sept-Îles, Doris Nadeau, précise l’objectif visé par les audiences. «Cela va permettre aux personnes de mieux connaître leur droit et de lutter contre la discrimination et la reconnaissance des droits passe aussi par une prise de parole», a-t-il déclaré.

Sept-Îles constituait la sixième étape de la tournée organisée par la commission. D’ici au 26 novembre, 16 audiences auront eu lieu dans les différentes régions administratives du Québec. Au total, 14 commissaires issus de milieux variés ont la charge par groupe de trois de mener les audiences. À Sept-Îles, six personnes et représentants d’organismes se sont inscrites pour témoigner des problèmes liés aux logements. Par la suite, des personnes présentes dans la salle ont également pu prendre la parole.

Les témoins ont notamment expliqué de la difficulté pour les personnes à faible revenu de trouver des logements adéquats en raison des prix exorbitants des loyers. La problématique de relogement des femmes victimes de violences a également été mise de l’avant. Les commissaires ont posé des questions aux intervenants pour tenter de bien cerner les différentes problématiques et trouver des pistes de solutions.

L’implication du député fédéral
Le député néo-démocrate de Manicouagan, Jonathan Genest Jourdain, a fait savoir qu’il plaidait pour un meilleur accès au logement. Il a estimé que le gouvernement fédéral n’assumait pas sa responsabilité sur cette problématique. Il a tenu à saluer les initiatives des groupes communautaires de Sept-Îles. Selon lui il est nécessaire mettre en place une stratégie nationale.

«Il faut donc impérativement augmenter l’accessibilité, et cela passe par la construction de logements locatifs abordables et adéquats, ainsi que l’encouragement des initiatives communautaires, telles les coopératives d’habitation», a-t-il déclaré.

Les audiences ont été précédées d’une action théâtrale à laquelle ont participé des membres du FRAPRU provenant de différentes régions du Québec. L’action symbolisait la recherche de logement selon la classe sociale. L’un des membres du comité de logement de la Rive-Sud, Réal Brais, explique sa participation à la tournée.

«Nous sommes venus en appui aux gens de Sept-Îles et faire un état de la situation au logement. Il y a des personnes qui vivent des situations graves, ce sont des dimensions que la population ne connait pas forcément», a-t-il souligné. M. Brais aimerait également que les préjugés à l’égard des personnes en situation de difficulté cessent. «Ce ne sont pas tous des profiteurs, mais souvent des personnes en situation de précarité et qui parfois ont un travail, mais ne parviennent pas à se trouver un logement décent en raison du prix», a-t-il rapporté.

Les membres ont aussi scandé des slogans de solidarité avec la ville de Sept-Îles. Ils ont entamé un chant consacré au droit aux logements pour tous, pendant que d’autres s’écriaient «Marois, ça presse».

Les membres de la FRAPU venus soutenir la population de Sept-Îles dans leur combat pour un meilleur accès aux logements. (Photo : Le Nord-Côtier).

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