Les impacts de la Romaine sur papier

27 novembre 2013
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À la lumière d’une étude de l’Institut national de santé publique, publiée en octobre, le maire d’Havre-Saint-Pierre espère que le gouvernement agira désormais plus rapidement dans les dossiers de développement majeur sur le territoire des municipalités.

Une étude de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) révèle un aperçu sommaire des impacts du projet Romaine sur la population d’Havre-Saint-Pierre. L’étude fait entre autres référence au recrutement difficile de la main-d’œuvre, à l’accès limité aux logements et aux services à la population, puis à l’accroissement des inégalités sociales.

Selon le maire d’Havre-Saint-Pierre, Berchmans Boudreau, le document trace un portrait assez juste du milieu, même si à travers le temps, certains des éléments soulevés se sont améliorés. «Pour la question du logement par exemple, on remarque dans les derniers temps qu’il y en a quand même qui sont publiés et qui sont disponibles. Il y a des maisons à vendre aussi», a précisé M. Boudreau.

Le maire constate que l’agrandissement du parc de maisons mobiles et l’accès à des terrains pour la construction ont eu leurs effets. Selon l’étude, le coût moyen d’un logement 4 et demi dans la municipalité varie entre 900 et 1 000$, 1 200$ pour un 5 et demi, puis 1 500 $ pour la location d’une maison.

Encore du travail
En quatre ans, Havre-Saint-Pierre a eu droit à 31 nouvelles places en garderie. Cependant, la municipalité a aussi fait une demande pour un second centre de la petite enfance et elle est toujours en attente. À l’heure actuelle, le manque de places en garderies figure toujours parmi les dossiers les plus urgents. «C’est un dossier qui un impact direct sur la main-d’œuvre, alors c’est très important», a expliqué le maire.

L’étude de l’INSPQ fait elle aussi référence à un «impact de taille», qui n’avait pas été anticipé. En mai 2013, on comptabilisait toujours 189 personnes sur la liste d’attente. Le dossier de l’inégalité sociale est également un point majeur découlant des impacts de la Romaine. «C’est une partie du mécontentement. Quand on parle d’acceptabilité sociale d’un projet, c’est un élément qui contribue à faire en sorte qu’elle est moins forte», a mentionné Berchmans Boudreau.

L’écart de revenus entre les jeunes et les aînés se creuserait particulièrement de manière importante. «Les aînés voient les jeunes s’enrichir, tandis que pour eux le pouvoir d’achat diminue, de même que leur qualité de vie», peut-on lire dans le document.

Aide rapide
À la lumière de cette étude, Berchmans Boudreau espère que le gouvernement apportera, à l’avenir, un soutien plus rapide aux municipalités visées par des projets. «Le problème souvent des gros projets qui accouchent dans nos régions, c’est qu’ils le font avec leur vitesse de croisière. Quand on arrive à réagir dessus, que l’on soit une entité municipale ou gouvernementale, notre vitesse de rétroaction est différente de celle du projet», a-t-il déploré.

L’accompagnement gouvernemental serait donc primordial pour éviter les impacts négatifs des projets. «C’est très important, mais il faut aussi que ce soit rapide. Souvent, il faut passer à côté des sentiers battus. Quand il faut attendre après toutes les règlementations qui existent, on manque notre coup.»

L’étude conclut qu’il est primordial de maximiser les retombées positives directes pour les communautés qui vivent sur le territoire des projets de développement. Elle suggère de les impliquer directement dans la recherche de solutions appropriées à leurs différents contextes locaux.

(Photo : archives – Le Nord-Côtier)

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