Le sacré chantier de Johanne Roussy

Par Éditions Nordiques 8 novembre 2011
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Il y a quelques semaines, l’artiste Johanne Roussy apprenait qu’elle devait abandonner le local qu’elle louait pour son atelier. Et l’étincelle dans ses yeux indique que c’était finalement peut-être bien pour le mieux. Marie-Josée Desrosiers lui a offert d’occuper l’ancienne église de la base militaire de Moisie et de l’aider en à faire un lieu de diffusion artistique multidisciplinaire. Sauf que les lieux demandent quelques rénovations. Pour se donner un coup de main, un encan est organisé le 20 novembre prochain.

Alors que Johanne Roussy nous fait visiter les lieux de cette particulière église qui était aux deux, catholique et protestante, une évidence se dessine: le bâtiment a un réel potentiel pour que cet ancien lieu sacré bâti au milieu d’une ancienne base militaire devienne un carrefour artistique. Les grandes pièces et le cachet unique peuvent donner naissance à un lieu riche et inspirant, comme l’explique avec optimisme l’artiste.

Au premier coup d’œil, on se dit qu’il y a quand même du boulot. D’une part parce que les pièces semblent avoir servi pendant un certain moment d’entrepôt – il y a déjà eu une friperie entre ses murs. Ensuite parce qu’il y a certaines rénovations à faire. Du boulot, certes, mais rien que des gens bien motivés ne peuvent faire, avec l’aide de certains professionnels. Johanne Roussy estime que le plus important est de refaire la fenestration et d’améliorer son isolation.

Encourager la création
L’ancienne partie catholique servira principalement à la diffusion. Des groupes de musique, de la performance de tous genres. «L’idée, c’est de réunir des gens professionnels avec des jeunes», précise Johanne durant la visite des lieux. La partie protestante deviendra l’Atelier de la 8e île de l’artiste septilienne. À elle seule, cette salle est plus grande que son actuel atelier. «Et j’ai en plus un bureau à côté, une salle de bains et une cuisine.» Plus encore, une autre pièce permettra de recevoir des artistes en résidence.

Marie-Josée Desrosiers et Johanne Roussy voient grand, mais toujours à grandeur humaine. Les projets sont multiples, mais le but est toujours de demeurer près des gens et d’encourager la création. «Marie-Josée est une mécène. C’est comme ça que je la qualifie. Elle rêve d’un lieu communautaire et artistique. Elle veut que les jeunes du coin se servent du centre.»

Encan silencieux
Un encan est organisé pour le 20 novembre prochain. «C’est vraiment pour qu’on puisse payer des professionnels. Il y a quelques travaux électriques à faire, par exemple, et on veut que ce soit bien fait.» Les matériaux nécessaires sont fournis par d’autres mécènes, par Mme Desrosiers ou seront fabriqué par Johanne elle-même. Des cœurs de portes serviront par exemple à l’isolation, en plus d’avoir un potentiel décoratif.

Les gens ou les entreprises peuvent toujours aider en apportant des objets pour l’encan le 20 novembre. Plusieurs objets ont déjà été offerts. «Ça va retourner à la jeunesse. C’est eux que l’on vise», souligne celle qui lancera bientôt le troisième volet du projet Virage, qui permet à des jeunes de s’initier à des métiers d’art, ce qui mène à des retours aux études ou au travail… et à l’estime de soi.

La partie Atelier de la 8e île pourrait être fonctionnelle dès janvier 2012, suivra ensuite le reste. Et pourquoi pas ne pas construire une terrasse à l’arrière? Ou une serre? Ou un jardin? Éventuellement, la peinture sera rafraichie. Les idées ne manquent pas. La volonté non plus.

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