Le milieu des affaires de la Minganie sonne l’alarme

7 mars 2014
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L’Association des gens d’affaires de la Minganie (AGAM) s’inquiète de la situation de certaines de ses entreprises locales, qui peinent actuellement à garder la tête hors de l’eau. Elle demande à Hydro-Québec de donner les contrats miroités au moment du lancement du méga projet de la Romaine.

Unimat Benoît-Vigneault, une entreprise phare de Havre-Saint-Pierre, se place sous la protection de la Loi. La compagnie implantée depuis 60 ans vient d’émettre un avis «d’intention de faire une proposition à ses créanciers». Elle est la seconde à le faire depuis le début de l’année, après l’entreprise Location Paul Boudreau. Selon l’Association des gens d’affaires de la Minganie, ces compagnies emploient, ensemble, plus de 30% de la population de la localité.

Pour Unimat, la restructuration en marche depuis plusieurs mois laisserait croire que l’entreprise s’en sortira, mais pour Location Paul Boudreau, qui avait une masse salariale de 5 millions $, rien ne serait encore gagné.

Fin du «Klondike»
Face à la situation difficile de l’économie dans la région, l’Association des gens d’affaires de la Minganie montre du doigt Hydro-Québec et l’accuse de ne pas avoir offert autant de contrats locaux que promis, à la Romaine. Présentement, l’AGAM estime que seulement 15% des travailleurs sur le chantier sont de la Minganie.

«Les cadres des grosses entreprises se sont mis à investir : ils se sont agrandis, leur entrepôt a agrandi, pour stocker le plus d’inventaires possible, pour répondre à une demande, qui allait être supposément croissante avec la venue du projet Romaine», a décrit Joël Malec, président de l’AGAM.

Si au début des contrats étaient donnés localement, la lune de miel n’a pas duré très longtemps, déplore l’organisation. «Peut-être, deux, ou trois ans après, ces entreprises-là ne fournissaient plus Hydro-Québec, c’était des fournisseurs de l’extérieur qui étaient plus économiques», a-t-il expliqué.

Les investissements réalisés auparavant, par les entrepreneurs locaux, n’auraient pas pu être rentabilisés. «Le Klondike, ça s’est éteint assez rapidement et de façon assez drastique», a lancé M. Malec.

Contrats attendus
«Ce qu’Hydro-Québec est venu nous miroiter, faudrait qu’ils le mettent en branle», a dit le président de l’AGAM. Lui-même entrepreneur, M. Malec peine à faire sa place sur le chantier. «J’ai acheté de l’équipement, je ne suis même pas capable de placer et il y 160 équipements de mon genre qui sont au chantier», a-t-il décrié.

L’Association demande aux consommateurs de conserver leurs habitudes et de continuer à fréquenter les commerces en difficultés. Elle réclame également à Hydro-Québec l’attribution de plus de contrats locaux et une intervention politique en ce sens. «On est en train de vivre une situation qui n’était pas supposée arriver avec un gros chantier de construction de barrages. On veut vraiment que le gouvernement intervienne au sein d’Hydro-Québec pour que leur manière de procéder change.»

(Photo: archives)

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